Genève

Sophie Forster Carbonnier: «Il faut des compétences fortes en audit dans les comités»

11.04.2025 19h01 Rédaction

La Cour des comptes genevoise a publié un rapport sur les fonctions d’audit interne des HUG, de l’IMAD et des TPG.

«Les services d’audit interne doivent garantir que les mécanismes de contrôle sont bien appliqués et conformes aux normes internationales, explique Sophie Forster Carbonnier, magistrate à la Cour des Comptes. Notre rôle, en tant qu’auditeur externe, est de vérifier si ces services fonctionnent dans de bonnes conditions.»

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Le constat est nuancé. Les TPG s’en sortent honorablement, alors que les HUG présentent quelques faiblesses, et l’IMAD affiche des fragilités marquées. Chez cette dernière, l’ensemble de la fonction d’audit interne reposait sur une seule personne. «Quand cette personne est partie, le poste est resté vacant durant plusieurs mois, ce qui est loin d’être optimal», souligne la magistrate. Aux HUG, l’absence de certification en audit interne des collaborateurs est jugée problématique, bien que le personnel soit par ailleurs bien formé.

Gouvernance et indépendance remises en question

L’un des points les plus préoccupants reste l’indépendance des services d’audit. Celle-ci a été affaiblie lors de la dernière législature, notamment par un manque de réactivité des conseils d’administration et comités d’audit. La Cour recommande aujourd’hui de renforcer ces organes, en y intégrant des compétences solides en matière d’audit et de finance.

«En l’absence de profils adaptés dans les Conseils d’administration, nous préconisons de faire appel à des experts externes», ajoute Sophie Forster Carbonnier. Le rapport insiste également sur l’importance de ces audits, même s’ils peuvent paraître techniques et éloignés du quotidien des citoyens. «C’est essentiel pour assurer une bonne gouvernance et une gestion rigoureuse des entités publiques.»

Vers une prise de conscience

Sophie Forster Carbonnier, note une évolution positive depuis le dernier audit de 2017, en particulier chez les TPG. Les nouvelles équipes de gouvernance semblent, elles, prêtes à appliquer les recommandations de la Cour.

Ce rapport marque le coup d’envoi d’une année chargée pour l’institution, qui prévoit de publier une dizaine d’enquêtes d’ici fin 2025. «On travaille toujours sur plusieurs fronts», conclut Sophie Forster-Carbonnier, évoquant d’autres dossiers en cours comme ceux du SIG ou de l’Office cantonal.