Sortir du décrochage scolaire: un restaurant en première ligne
Le décrochage scolaire est en légère baisse chez les jeunes de 15 à 25 ans, après avoir fortement augmenté dans les années covid. Un concept de restaurant d’insertions baptisé le Birdhouse est en première ligne. Il remet en selle des jeunes en rupture et en grande difficulté sociale. Reportage.
À 21 ans, Jessica a enfin trouvé la motivation pour avancer. «Tout se passe bien, c’est un domaine qui me plaît beaucoup», sourit la jeune fille. Jessica fait un CFC en service dans ce restaurant d’insertion. Et ce, après des années de galère sans perspective, 2 ans d’ECG, quelques stages et une année totalement déscolarisée. «C’est soit ça, soit je ne sais pas quoi faire dans ma vie» s’est dit Jessica. «Et au final, j’adore. Je me sens vraiment bien parce que j’apprends beaucoup de choses.»
«Maintenant, je sais où je veux aller: à la fin de mon CFC»
Apprendre la découpe du poisson, le service du vin, l’hygiène en cuisine ou la pâtisserie. 14 jeunes en décrochage scolaire en ont fait leur nouveau quotidien. Tous ici ont été déscolarisé pendant plusieurs mois.
Après une première baisse autour de 2017, le décrochage scolaire augmente continuellement. Les derniers chiffres, publiés cette semaine, repartent un peu à la baisse.
Au Birdhouse, les jeunes ressortiront avec un diplôme fédéral, en service ou en cuisine. Comme pour Matteo «Avant, j’avais du mal, j’étais un peu désorienté. Maintenant, je sais où je veux aller: à la fin de mon CFC.»
«A la fin, ils ressortent avec un diplôme en poche et une situation seine. »
Ce restaurant d’insertion a été mis en place en 2019 par la Fondation Apprentis d’Auteuil. Il fonctionne comme un vrai établissement, mais s’est donné pour mission d’offrir aux jeunes un projet d’avenir et de les sortir de situations sociales souvent très compliquées.
«Ça peut être des problème d’addiction, de logement, des gros problèmes familiaux, des jeunes battus...», énumère Vanessa Eghikian, la directrice du restaurant. «On a un coach social qui les aide au quotidien afin qu’ils puissent se concentrer sur leurs études».
«La difficulté, c’est que nous devons tout travailler pendant l’apprentissage», explique Steeve Haller le travailleur social du projet. «Je les vois régulièrement pour aborder ces sujets qui les empêchent d’avancer sereinement dans leur apprentissage. À la fin, si on a bien fait notre travail, ils ressortent avec un diplôme en poche et une situation saine.»
Le restaurant affiche un taux de réussite de 86%. Depuis 5 ans, le Birdhouse a formé un peu moins de 40 jeunes qui ont pu sortir de l'aide sociale et voler de leurs propres ailes.