Genève

Sous-estimés, les défis de l'après-cancer sont nombreux

30.01.2025 20h19 Rédaction

Dietrich

Alors que la Journée mondiale contre le cancer approche, le Professeur Pierre-Yves Dietrich, oncologue et président de la Ligue genevoise contre le cancer, met en lumière un enjeu souvent sous-estimé: l'après-cancer.

En marge d'une soirée de conférences et de témoignages organisée au Centre médical universitaire (CMU) le 4 février, le Pr. Pierre-Yves Dietrich insiste sur la nécessité d’un meilleur accompagnement des patients et de leurs proches une fois les traitements terminés.

Les patients qui arrivent à se remettre d'un cancer sont toujours plus nombreuses. En Suisse, près de 450'000 personnes sont concernées. Si certaines sont en rémission complète, d’autres doivent composer avec des traitements réguliers et une maladie devenue chronique. «Aujourd’hui, on peut vivre avec un cancer pendant une, deux, voire trois décennies», précise-t-il, soulignant l’importance d’une prise en charge adaptée.

Les défis de l’après-cancer

Contrairement à une idée reçue, lorsqu'il s'agit de cancer, la fin des traitements ne marque pas forcément la fin des difficultés. «Dans la plupart des cas, la vie n’est plus comme avant», avertit le spécialiste. Les séquelles physiques et psychologiques sont nombreuses. Parmi elles, la fatigue chronique touche près de 50% des patients.

Les difficultés s'étendent également aux proches du malade. «Entre 30 et 40% des familles touchées par un cancer rencontrent des difficultés financières, voire une précarité», alerte le président de la Ligue genevoise contre le cancer.

Un accompagnement encore insuffisant

Face à ces enjeux, il est essentiel de renforcer le lien entre la prise en charge médicale et l’accompagnement post-traitement. «Il faut que les patients sachent qu’il existe un réseau associatif extrêmement important à Genève», souligne le Pr Dietrich. La Ligue genevoise contre le cancer joue un rôle cardinal en orientant les patients vers les structures adaptées à leurs besoins spécifiques.

L’un des principaux obstacles reste la réticence des patients à demander de l’aide. «Il y a souvent une forme de pudeur, une difficulté à se tourner vers le monde associatif», constate l'oncologue. L'appel à briser le silence autour de l'après-cancer est lancé. L’événement du 4 février visera justement à lever ces freins, en présentant les ressources disponibles pour les patients et leurs proches.