Surfacturation du chauffage à distance: Asloca et partis exigent une rectification des prix
La surfacturation du prix du chauffage à distance, que nous évoquions hier dans notre édition, agite la classe politique genevoise. Du PLR au MCG, on exige une rectification des tarifs, tout comme l’association de défense des locataires: l’Asloca.
ASLOCA, PLR, LJS, MCG tiennent le même discours : le projet de tarifs pour le chauffage à distance doit être corrigé en prenant en compte les arguments de Monsieur Prix.
Il dénonce des tarifs 25% plus chers qu’ailleurs en Suisse et des méthodes de calculs incompréhensibles. À Genève, le message a été entendu par l’association de défense des locataires. « Monsieur Prix à raison. Il faut que les SIG corrigent leurs tarifs. Un monopole, c’est beaucoup de responsabilité. Nous avons soutenu ce projet lorsqu’il est passé en votation populaire, mais nous avions été très clairs: il fallait que cela bénéficie aux locataires, indique le conseiller national PS et membre de l’Asloca, Christian Dandrès.
«C’est aux SIG de s’organiser»
D’ici 2050, la moitié des immeubles genevois sera alimentée en énergie propre et locale. Un vaste réseau de chauffage à distance qui réutilise la chaleur des usines d’incinération ou encore le froid du lac, les fameux programmes Géniterre et Génilac. Cette souveraineté énergétique, le PLR y souscrit, mais pas à n’importe quel prix. Les SIG doivent rectifier le tir. «La population est d’accord de faire des efforts écologiques, mais à condition que cela ne péjore pas le porte-monnaie, souligne le député PLR Yvan Zweifel. Monsieur Prix a été clair. C’est aux SIG de s’organiser pour récupérer la différence.»
Dans les rangs du parti de Pierre Maudet, on dénonce le gonflement des prix. «Ici ce qui fait défaut c’est cette prime supplémentaire facturée par les SIG, estime le député Stefan Balaban. Il faut clarifier cette situation et suivre les recommandations de Monsieur Prix.
«On ne peut pas comparer»
Pour comprendre ce projet de tarification du chauffage à distance genevois, il faut le contextualiser, relativisent «Les Verts» qui proposent l’intervention de l’État. «Les SIG doivent payer intégralement l’investissement. Il y a d’autres cantons dans lesquels c’est l’État qui participe à l’investissement. Donc on ne peut pas comparer», relève le député écologiste Pierre Eckert qui énonce de potentielles solutions : «l’État pourrait mettre la main à la poche pour financer ces réseaux structurants. Il pourrait aussi aider les petits propriétaires.»
«C’est une arnaque»
Au MCG, on n’a pas peur des mots pour qualifier ce monopole des SIG. «C’est une arnaque, car on met une pression gigantesque sur les locataires sans avoir le choix tout comme les propriétaires. Ce sont des captifs pris au piège d’une idéologie écologiste qui a fait faillite», lâche le président et député François Baertschi.
La motion de la députée PLR Diane Barbier Mueller, qui demande un alignement des prix genevois sur ceux pratiqués ailleurs en Suisse, sera discutée en plénière du Grand Conseil courant mars. Une majorité de partis semble se dessiner pour voter le texte sur le siège. Ce qui le renverrait directement au Conseil d’État qui pourrait s’il le souhaite ne pas en tenir compte.