Genève

Tariq Ramadan: «Ce n’est pas l’homme que l’on juge, c’est un nom que l’on condamne»

10.09.2024 19h31 Rédaction

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Reconnu coupable de viol et de contrainte sexuelle par la Chambre pénale d’appel et de révision, l’islamologue a été condamné à 3 ans de prison dont 1 an ferme. Il réagit à cette condamnation.

«Je répète que je suis innocent.» Quelques heures après sa condamnation par la Cour d’appel, Tariq Ramadan rejette toute culpabilité dans l’affaire Brigitte et explique qu’il poursuivra la procédure devant le Tribunal fédéral «pour faire entendre raison».

«Quand j’avais été acquitté (en première instance, NDLR.), j’avais demandé que l’on oublie mon nom et que l’on s’en tienne aux faits. Les faits sont clairs de ce point de vue. Ceux sur lesquels on s’arrête aujourd’hui, (…) relèvent de l’interprétation», déclare-t-il. 

Il dénonce l’écart entre le jugement en première instance et celui en appel, qui selon lui réinterprète tout. «Vous avez en face de vous un innocent qui va se battre pour la reconnaissance de son innocence. C’est sur la base d’un appel durant lequel je ne suis pas du tout questionné, où l’on ne me fait pas du tout intervenir, que tout à coup on donne un jugement totalement inverse, ce qui est troublant.»

«Je n’ai violé jamais personne»

Dans l’arrêt, il est relevé que Tariq Ramadan n’apporte pas d’élément pour contredire la version de Brigitte. «On est à 5 ans d’instruction, c’est à elle de prouver ce qu’elle avance, pas à moi», s’exclame-t-il. «Ce n’est pas l’homme que l’on juge, c’est un nom que l’on condamne. Je n’ai violé personne, jamais de ma vie.» L’homme ne mâche pas ses mots contre ses accusatrices, qui ont, pour lui, «perdu la conscience».

D’autres décisions, cette fois en France, attendent justement l’islamologue ces prochaines semaines. Il dénonce «une concordance des agendas et une coordination des avocats». Pour lui, ces affaires «ont pour but de détruire sa réputation et de (le) mettre à terre. C’est ce à quoi on arrive ici.»