Genève

Tariq Ramadan doit répondre d'un viol qu'il aurait commis en 2008

15.05.2023 19h10 Rédaction / ATS

Procès de Tariq Ramadan

Jugé pour le viol d'une femme, Tariq Ramadan, 60 ans, s'est défendu bec et ongles, lundi, devant le Tribunal correctionnel de Genève, contestant l'ensemble des faits. L'islamologue genevois a affirmé n'avoir jamais eu de relations sexuelles avec son accusatrice.

Dans cette affaire, «je suis la victime d'un harcèlement» et non pas le prédateur que la plaignante prétend, a encore souligné Tariq Ramadan. L'islamologue a rappelé avoir reçu de la plaignante, avant même leur première rencontre, des dizaines de messages d'elle, dans lesquels elle disait qu'elle le trouvait séduisant et sexy.

Après le viol présumé, qui se serait déroulé dans une chambre d'un hôtel genevois en octobre 2008, Tariq Ramadan a raconté avoir reçu d'autres messages de la plaignante. Dans ces textos, elle ne parlait pas d'abus et de violences, mais me disait qu'elle m'aimait, a souligné le théologien. «Elle me demandait de lui faire confiance», a-t-il ajouté.

Pas un violent

«Je ne suis pas violent, jamais je n'ai frappé une femme», a encore insisté l'islamologue. Devant ses juges, Tariq Ramadan, qui est également accusé de viol par quatre femmes en France, n'a admis qu'une erreur, celle de ne pas avoir reconnu immédiatement devant les enquêteurs qu'il entretenait des relations extraconjugales.

À leur arrivée au Palais de Justice, les avocats de Tariq Ramadan ne se sont pas exprimés. La partie plaignante, elle, se dit «très confiante». Me Robert Assaël évoque une «épreuve» à laquelle Brigitte se prépare depuis longtemps alors que Me François Zimeray parle «d'un moment important pour elle et pour toutes celles qui se sont reconnues dans ce combat».

Interrogé sur la nuit des faits, Tariq Ramadan a indiqué avoir rencontré la plaignante dans le lobby de l'hôtel où il logeait. Après une à deux heures de discussion, l'islamologue a dit être remonté dans sa chambre, pour entendre, peu de temps après son accusatrice frapper à la porte.

L'islamologue a alors raconté l'avoir laissé entrer. Il a souligné devant les juges avoir été intrigué par cette femme qu'il décrit comme une personne intelligente. La plaignante est alors allée aux toilettes avant d'en ressortir en nuisette. Tariq Ramadan a avoué qu'un jeu de séduction s'est alors installé entre eux.

Mais l'atmosphère se refroidit lorsque Tariq Ramadan aperçoit une tache de sang, car la plaignante a ses règles. Selon le théologien, les choses se sont alors arrêtées là. Vu l'heure tardive, l'islamologue permet à la femme de rester dans sa chambre jusqu'au matin.

«Elle a menti»

Aux yeux de Tariq Ramadan, les accusations dont il est l'objet sont le fait d'une femme éprise, mais qui n'a pas obtenu satisfaction. «Elle a menti à tout le monde en affirmant qu'elle s'intéressait à moi en tant que philosophe et théologien». «Or, elle s'intéressait à l'homme que j'étais».

L'interrogatoire de Tariq Ramadan se poursuit lundi après-midi. Parmi les témoins de moralité convoqués mardi au procès figure l'humoriste français Dieudonné. La plaignante le connaît et se serait confiée à lui après sa nuit passée avec l'islamologue, se vantant d'avoir couché avec lui, sans jamais évoquer un viol.