Genève

Taxer plus les étudiants étrangers? Les députés s’y opposent

14.11.2024 18h57 Denis PALMA

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Le projet de l’UDC qui veut augmenter les taxes universitaires pour les étrangers a été très largement refusé en commission du Grand Conseil, révèle la Tribune de Genève. Tous les groupes parlementaires se sont opposés à ce texte qui prévoit de faire passer ces taxes à 1500 francs par semestre pour cette catégorie d’étudiants. 

Par semestre, un étudiant étranger paye une taxe de 500 francs. Dans son projet de loi, l’UDC veut tripler ce montant (1500 CHF). Le texte prévoit aussi d’interdire le financement des associations universitaires avec l’argent de ces taxes. Et il introduit enfin une taxe de 20 francs pour chaque examen. «Les parents des étudiants étrangers ne contribuent pas à l’impôt. Il parait absolument nécessaire pour l’UDC de rétablir ce déséquilibre comme c’est le cas dans de nombreuses universités suisses», estime Lionel Dugerdil, président de l’UDC Genève.     

Genève, les taxes les plus basses de Suisse 

À Genève, les taxes universitaires semestrielles sont les plus basses de Suisse. Lausanne se situe dans les mêmes eaux (Étudiants suisses: 580 CHF / Étudiants étrangers 580). À Zurich (Étudiants suisses: 779 CHF / Étudiants étrangers: 1279 CHF), Saint-Gall (Étudiants suisses: 1229 CHF / Étudiants étrangers: 3129 CHF) et au Tessin (Étudiants suisses: 2000 CHF/ Étudiants étrangers: 4000 CHF), les étrangers payent leurs taxes universitaires plus chers que les étudiants suisses. 

Tous les partis disent non 

En commission de l’enseignement supérieur, le projet a fait l’unanimité contre lui. À droite, on a voté non pour préserver la compétitivité de l’université, mais aussi de l’économie. «Alexandre de Senarclens  

Le PS a voté contre ce projet, car il met en cause le soutien financier au réseau associatif étudiant. «Ces associations sont actives dans la recherche de logements, de repas accessible, d’assistance juridique notamment, explique le député socialiste Leonard Ferati. Sans les financements, elles sont mises en difficulté. Maintenant, si l’objectif de l’UDC est de museler certaines associations qui prennent des positions politiques, ce sera sans le groupe socialiste.» L’élu de gauche fait référence à l’occupation de l’université par une frange de la CUAE, la Conférence universitaire des Associations d’étudiant, en faveur de la cause palestinienne.    

Enfin pour «Les Verts», c’est une question d’égalité des chances. «L’idée de discriminer ces étudiants est inacceptable, avance la députée Louise Trottet. L’argument financier ne tient pas non plus car les taxes ne représentent que 2% du budget de l’Alma mater.» 

La doyenne Aurey Leuba et la conyseillère d'État Anne Hiltpold s'opposent au projet   

La doyenne de l’université et la conseillère d’État en charge de l’instruction publique militent contre le projet de loi UDC. L’Union démocratique du centre compte bien inverser cette tendance lors du vote du texte en plénière au Grand Conseil.