Téléthon: faire rimer transports publics et mobilité réduite
La mobilité est le thème phare du téléthon cette année. Mis en scène dans un livre qui viendra cette année remplacer la traditionnelle peluche, la fondation souhaite pointer du doigt les difficultés rencontrées lors des voyages en transports publics. Nous avons pu suivre l’un des jeunes ambassadeurs du Téléthon, Lény Elizarov, dans un trajet de Genève à Renens.
Cette année pas de peluche du téléthon mais un livre pour parler mobilité. Il relate les aventures de Mia, une petite fille en fauteuil se déplacant tant bien que mal en transports en commun. Une aventure que vivent au quotidien les personnes à mobilité réduite comme Lény, 14 ans demain. Notre point de chute: la gare de Renens pour une conférence de presse du Téléthon organisée en présence des représentants des CFF. Mais d’abord, direction Cornavin en bus. «Normalement c'est assez simple si il n'y a pas trop de monde dans le bus... parfois ils n'arrivent pas à enlever les gens pour sortir la rampe et on doit prendre le prochain, c'est vite long» détaille Lény.
Ce court trajet peut vite devenir un parcours du combattant, confirme sa maman «surtout avec les poussettes, les trotinettes!» renchérit-elle, avant de faire signe au chauffeur du bus pour qu'il sorte ladite rampe. Les aménagements sont multiples mais de nombreux endroits demeurent peu accessibles. Le maître mot est alors ici anticipation, le train que nous avons prévu de prendre à 13h20 sera un RégioExpress de plein pied. Sinon, il aurait fallu contacter l’assistance de la gare bien en avance.
Nous rejoignons Stan, un ami de Lény, pour la suite du périple. Dans le hall, ascenseur oblige. Et sur le quai, il faut se repérer. «Avec le tableau, on voit où on les places pour fauteuils. IL faut voir où l'on va aller car parfois il faut un peu courrir pour avoir le train sur le bon secteur». Sur l’application des CFF il est aussi possible de trouver cette information. Verdict, secteur D pour Lény.
Sensibiliser les acteurs de la mobilité
Nous retrouvons le président de la Fondation Téléthon Action Suisse pour le trajet. Il se réjouit de promouvoir les aventures de Mia et sensibiliser les acteurs romands en matière de mobilité. «Pour nous c'est facile: on a nos deux bras et deux jambes, c'est lorsque l'on côtoie des gens avec ces problèmes que l'on s'en rend compte. Donc oui c'est important, ce n'est pas parce qu'on a un handicap qu'on ne peut pas voyager comme tout le monde!» expose Eric Rochard.
Lény lui, espère que l’histoire de Mia touchera le directeur des CFF en Suisse romande. Car dans le livre, le personnage de Mia a écrit au chef suprême des trains, lettre lue à son homologue bien réel des CFF. Elle pointe du doigt les retards dans les travaux prévus dans les gares de Suisse pour une meilleure accessibilité et invite le directeur à se mettre dans sa peau. David Fattebert réagit:«J'aimerais savoir une baguette magique et pouvoir tout rendre acessible, malheureusement on est rattrapés par la réalité. Nous avons ces travaux à faire pour la mise en conformité. Mais on a aussi beaucoup d'autres chantiers et il faut trouver un équilibre entre les ressources financières et humaines».
Les CFF indiquent que 80% des clients peuvent actuellement voyager de plein pied. Pour les grandes lignes, au moins un train par heure est accessible. Quant au périple de Mia, le public pourra le découvrir dès le 8 décembre, pour la 36ème édition du Téléthon.