Genève

Pourquoi y a-t-il autant d'agents jaunes pour faire la circulation?

09.12.2024 18h46 Delphine Palma

jaune

Aux carrefours, leur présence est devenue presque habituelle. Les agents de régulation du trafic, ses hommes et femmes en jaune fluo qui gèrent la circulation sont partout depuis quelques mois. Mais qui sont-ils et pourquoi sont-ils si visibles? Une vaste campagne de rénovation des feux de circulation en est la cause. Explications. 

Avec leur tenue jaune fluo, impossible de les manquer. Ce matin, c’est au Boulevard des Philosophes que les usagers de la route ont affaire à eux. Ici, quatre agents de régulation du trafic à la suite gèrent la circulation de quatre carrefours successifs. 

Des agents privés formés par la police 

Formés par la police, ces agents travaillent pour des sociétés privées de sécurité. L’unité routière du Lieutenant Wittwer a formé 250 agents régulateurs cette année. La formation consiste en une demi-journée de théorie et de pratique, une validation en situation puis des contrôles sur le terrain. 

«Nous faisons des contrôles pour vérifier que l’agent fait les signes correctement, comme nous l’avons enseigné», indique Stéphane Wittwer de la brigade du trafic «Il faut qu’il soit bien compris des usagers et qu’ils tiennent compte par exemple des piétons.» 

Ces agents, la police en a formé précisément 732 depuis 2021, et ce, pour 34 sociétés de sécurité, dont une vingtaine est aujourd’hui active. Sur mandat, elles déploient leurs agents sur la voie publique pour sécuriser et réguler le trafic aux abords de travaux.

En général, deux régulateurs par carrefour se succèdent toutes les 30 minutes. À charge à ces hommes et femmes en jaune de faire en sorte que tout roule. «En général, ça se passe bien, il n'y a pas de soucis, sourit Loukian Schneider, régulateur depuis cinq ans chez Size. «Les usagers nous écoutent. Surtout, ils ont l’habitude de nous voir, on est présents tout au long de l’année.» 

Présents toute l’année et de plus en plus. Le nombre d’interventions de régulation de trafic a bondi de +40% cette année, passant de 1'200 en moyenne à 1'700 en 2024.

Nouveaux feux, moins de bouchons? 

Alors pourquoi autant de bonhommes jaunes? La raison se trouve légèrement au-dessus de nos têtes. Depuis la rentrée, l’Office cantonal des transports (OCT) mène une campagne de rénovation des feux de circulation. 

D’ici 5 ans, 160 carrefours doivent être totalement ou partiellement rénovés soit un quart du parc cantonal. Concrètement, les feux sont arrêtés et les techniciens remplacent les pièces les plus anciennes pour prévenir les pannes. Mais surtout, l’Office cantonal des transports installe de nouveaux contrôleurs de carrefour, des détecteurs, pour gérer plus efficacement les flux, explique le directeur du service de la régulation du trafic à l'OCT, Jean-Luc Bourget.

«Beaucoup de carrefours ne sont pas équipés de capteurs et ont des cycles définis qui font toujours la même chose. Nous multiplions le nombre de capteurs de manière à détecter où se trouvent les besoins, donc les usagers. Nous offrons du vert là où il y a ce besoin, en diminuant les temps d’attente pour tous.»  

Avec 1/4 du parc de feux de circulation à changer en cinq ans, les usagers vont devoir s’habituer à la présence des agents de régulation sur les routes. Prochain chantier d’envergure: le quartier de Rive. Ici, début 2025, pas moins de 30 carrefours seront concernés tour à tour par ce grand ballet.