Transformation des bureaux de poste: le géant jaune peine à convaincre
Mardi, le Conseil des Etats a rejeté la motion de l’Alliance des communes romandes contre la fermeture des bureaux de postes. Une motion cherchant à relancer le débat politique face à l’annonce de la suppression de 170 offices en Suisse. Côté romand, 65 bureaux sont concernés dont 5 à Genève. Malgré des prestations assurées par la Poste, élus et consommateurs déplorent la mort annoncée de ces lieux.
Ce geste sera amené à changer dans certains lieux. Soixante-cinq bureaux de postes devraient disparaitre ces prochaines années en suisse romande, la faute au recul du volume de lettres, des versements faits au guichets et la baisse de fréquentation des filiales dit le géant Jaune. À Genève, les bureaux de Cornavin, Saint Jean, Malagnou, de l’Aéroport et de Meyrin Village sont concernés. Et ici, la pilule a du mal à passer… située sur la place centrale de la commune, ce bureau de poste et ses services ont de nombreux fidèles: «Je m'en sert tout le temps pour mes paiements, sinon je dois aller jusqu'à l'UBS de Vernier!» nous dit un client. Une autre déplore que les petites postes désertent peu à peu les villages.
Deux pétitions de plus de 700 signatures ont été déposées par les citoyens auprès du conseil municipal pour le maintien de la poste. Un maintien qui prend des allures de combat pour le Maire, membre de l’Alliance des communes romandes contre la fermeture des bureaux de postes. «L'argument c'est de dire, "on supprime un office de poste et on le remplace par une épicerie ou un petit commerce qui pourra faire les services", mais on n'est pas du tout certains que demain on aura un service comme celui-ci, qui sera à disposition de la commune. La poste disparaitra sans alternative et cela n'est pas admissible» déplore Eric Cornuz.
Discussions à venir
Les élus meyrinnois recevront le 27 mars les pétitionnaires puis ils rencontreront des représentants de la Poste pour une commission à huis clos. Un entretien bienvenu pour le président du conseil d’administration du géant jaune. «je me réjouis de cette discussion avec la population, je trouve que c'est bien que la population ait l'impression que la Poste lui appartient. On est là pour avoir des solutions pour tout le monde, mais il faut parler des vériatbles besoins», expose Christian Levrat.
Des besoins qui ont largement évolué au fil des années et justifient aujourd’hui la stratégie de la Poste. Bien que 97% des prestations actuelle devraient demeurer ou être adaptées. «La Poste, si elle veut survivre et rester pertinente avec ses prestations, elle doit s'adapter. C'est ça le service public, c'est etre au service du public et amener aux gens les prestations dont ils ont besoin; c'est ce que nous nous efforçons de faire», précise-t-il.
Une transformation risquée?
La motion souhaitant entre autre le gel des suppression des bureaux de poste n’a pas trouvé d’écho au sein du Conseil des Etats, qui l’a refusé en début de semaine. Elle avait pourtant passé la rampe du national. Le parlementaire socialiste Christian Dandrès le regrette et voit dans la transformation des offices, un risque de dumping salarial.
«La Poste doit se développer, elle a les moyens pour le faire, mais je pense que les offices n'ont pas un rôle du passé. Il y a un besoin auquel il faut réponse, mais La Poste préfère que ce soit une fleuriste qui envoie un bouquet de fleurs puis qui vous donne votre courrier recommandé et finalement court toute la journée pour 1'500 francs de moins! C'est ça qui est inacceptable!» tonne le conseiller national genevois.
La nouvelle stratégie de La Poste et du conseil fédéral veut que d’ici 2028 les filiales concernées soient remplacées par un commerce partenaire. À Meyrin, les autorités espèrent que la discussion prévue à la fin du mois portera ses fruits.