Travaux en série à Genève: le Grand Conseil tire le frein d’urgence
La polémique sur les embouteillages causés par une série de travaux prend une tournure politique. Vendredi, les députés se sont penchés sur une motion du PLR, adoptée à une large majorité, pour un moratoire sur toute nouvelle autorisation de chantier sur nos routes. Le texte demande également une vraie coordination entre les différents acteurs pour limiter les nuisances sur le trafic.
Depuis plusieurs jours, la circulation est un véritable chaos. Voitures, bus, trams, vélos, piétons : personne n’est épargné. À Genève, le centre-ville devient impraticable.
Cette exaspération est remontée jusqu’au Grand Conseil. En plénière vendredi, Fabienne Monbaron (PLR), a montré une certaine exaspération. «C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. On a l’impression d’une administration qui travaille dans sa bulle, loin de la réalité du terrain. Cette fois, ce n’est clairement plus possible.»
Des critiques tous azimuts
Le MCG ne retient pas ses coups. «Nous découvrons un enfer immédiat», s’emporte François Baertschi, député et président du parti. «Genève est saturée par l'afflux e frontaliers. On ajoute à cela des réseaux thermiques dont on ignore encore l’efficacité, mais dont on connaît déjà le prix : plus d’un milliard. Voire beaucoup plus.»
Même constat du côté de Jean-Louis Fazio (LJS), entrepreneur et député : «Depuis deux semaines, c’est un calvaire. Avec mes ouvriers, on passe plus de deux heures et demie par jour bloqués dans les bouchons. Aux Eaux-Vives, on est dans une vraie souricière.»
Au Centre, le message est clair : il manque une stratégie globale. «Ça s’ouvre, ça se referme, puis ça recommence. Même les vélos et les piétons ont du mal à circuler», dénonce Souheil Sayegh.
Défense des réseaux, mais appel à l’ordre
Les Verts, eux, défendent le principe des réseaux thermiques, mais alertent sur leurs conséquences. «Il faut une vraie priorisation : transports publics, mobilités douces, personnes à mobilité réduite, professionnels, véhicules d’urgence», énumère Louise Trottet.
Moins de voitures, la seule vraie solution ?
Au PS, on s’oppose fermement à la motion PLR. Pour le socialiste Matthieu Jotterand, le diagnostic est simple: «Un bouchon, c’est un surplus de voitures. Si on veut résoudre le problème, il faut en réduire le nombre. Mais en proposant des alternatives fiables. On ne peut pas laisser les gens sans solution.»
Le Conseil d’État interpellé
La balle est désormais dans le camp du Conseil d’État. Même Pierre Maudet, en charge des mobilités, concède une situation «très insatisfaisante». Fort du large soutien du parlement, le ministre devra maintenant proposer des mesures concrètes pour sortir du chaos.