Trois jeunes devant le Tribunal criminel pour une rixe mortelle
Ce lundi s’ouvre le procès du meurtre des Charmilles. Les faits remontent à janvier 2019. Un jeune armé d’un couteau et ses deux amis zonent dans un sous-sol de parking. Ils rencontrent d’autres jeunes; les cherchent, et la situation dégénère. Le jeune au couteau blessera un homme avant de planter son ami qui s’interposait, en plein cœur.
Cinq ans après ce drame, ce jeune homme âgé de 24 ans n’a toujours aucun souvenir précis des scènes impliquant des coups de couteau. Ce que le Président lui demande de développer, on le sait grâce à la vidéosurveillance du fameux parking qui décortique seconde par seconde ce moment.
«Ce que j’ai fait est horrible»
Mais même si les souvenirs lui font défaut, le jeune homme ne nie pas pour autant.
Il assume les actes qui lui sont reprochés et a aujourd’hui présenté plusieurs fois des excuses aux plaignants et à la famille de la victime. «Ce que j’ai fait est horrible, et je ne parviendrai pas à le réparer. Je veux dire à la famille que j’ai mal, mal pour eux» a-t-il dit ce lundi.
Le prévenu peine beaucoup à expliquer l’état d’esprit dans lequel il était, pourquoi il a pourchassé ses victimes. La seule chose à laquelle il peut répondre c’est pourquoi il a entravé chaque personne qui essayait d’appeler les secours une fois le coup de couteau donné. «Pour moi, ce n’était pas les secours qu’il appelait, c’était des renforts. J’étais dans la bagarre.»
Aujourd’hui il recherche surtout le pardon. Il vise le chemin de la repentance, comme l’a dit son avocat Robert Assael en amont de l’audience: «C’est une affaire incontestablement dramatique et notre client est déterminé à assumer la faute. Il a fait du chemin, il assume la gravité et veut aller de l’avant pour se reconstruire mais avant, payer sa faute.»
L’ombre de la récidive plane
Le principal accusé dans cette affaire est connu de la justice. Déjà mineur il avait écopé de plusieurs peines pour divers délits mais surtout d’une lourde peine pour avoir participé à l’affaire tristement baptisée «le tabassage de Saint-Jean», où deux hommes avaient été laissés pour mort dans la rue. Entre-temps, il a fait des passages dans des foyers, et notamment à la Clairière, le centre éducatif de détention pour mineurs.
C’est seulement peu de temps après qu’il a commis l’irréparable dans ce parking. Comment explique-t-il cela? l’effet de groupe, la valorisation de la violence et de sa condamnation dans le quartier, «ça me mettait en valeur». Il dit aussi qu’à l’époque il était habité par une colère et une violence qu’il sait aujourd’hui mieux comprendre et gérer grâce a la thérapie qu’il suit depuis son incarcération.
Ainsi, même si cette affaire du tabassage de saint jean a déjà été jugée et que sa peine a été purgée, elle imprègne indéniablement ce procès. Un procès prévu sur trois jours. Demain nous devrions entendre pas moins de 11 témoins.