Suspicion d'homme armé: un bâtiment de la HEdS évacué
C’est une fausse alerte dont les étudiants en santé des Caroubiers se seraient bien passés. Ce lundi matin, dans le quartier de la Praille, des soupçons d’attaque armée ont mobilisé les forces d’intervention plusieurs heures. L’incident s’inscrit dans un contexte tendu: depuis ce week-end, la France est placée en alerte urgence attentat, après l’assassinat terroriste d’un enseignant.
Il est 12h30 ce lundi aux abords de la Haute Ecole de Santé de Carouge. Les 350 élèves présents ce jour viennent d’être évacués dans la rue. Un peu plus tôt, une alarme, dite «amok», a été déclenchée, avertissant de la présence d'individu armé dans les murs: «Ce système a été introduit suite à la fusillade de Columbine en 1999 aux Etats-Unis» explique le porte-parole de la police Alexandre Brahier. Alors que de nombreuses rumeurs de prise d'otage, ou d'intrusion armée circulent sur les réseaux, la police le confirme désormais: «aucun individu mal attentionné n'est entré dans le bâtiment. Les coups de feu qui ont été entendus venaient de notre part, lorsque nous sommes entrés pour ouvrir des portes».
Élèves choqués et crises d'angoisse
Les étudiants ont d'abord dû se confiner dans les classes, avec les professeurs, en ordre avec la procédure. Ils ont ensuite dû quitter l'établissement, après les vérifications de la police. «Avec ce genre d'alarme il vaut mieux ne pas évacuer tout de suite car en courant, les personnes deviennent des cibles pour des tireurs» explique Alexandre Brahier. De nombreux groupes de la police sont intervenus. Elèves et professeurs s'étaient barricadés dans les classes: «C'était très impressionnant. Les policiers avaient leur cagoule et leur arme comme dans les films» raconte une enseignante.
Vers 12h45, les élèves ont pu quitter le périmètre pour rentrer chez eux. Certains d'entre eux ont été très choqués par les événements. Plusieurs élèves étaient en larmes: «Nous avons d'abord cru à un exercice. Et puis nous avons entendu l'alarme «amok». Nous avons mis des bureaux pour bloquer la porte de la classe et nous avons attendu» raconte Lény, un élève. « Ensuite, des voix nous sont parvenues, hurlant «police». Je ne savais pas si c'était de vrais policiers ou des gens qui se faisaient passer pour eux» complète Claire, très émue. Plusieurs élèves ont fait des crises d'angoisse. Trois personnes ont déjà demandé un soutien psychologique.
L'enquête va s'ouvrir, «afin de savoir comment cette alarme a été déclenchée, par qui et pourquoi» signale le porte-parole de la police.