Genève

Un coléoptère grignote les prestigieuses collections de l'herbier du jardin botanique

30.08.2023 09h55 Delphine Palma

coleo

Le Jardin botanique a totalement fermé une partie de son herbier, l’un des plus grands au monde. Il va entamer la décontamination d’environ 730’000 échantillons. 

Le coupable le voici: le lasioderme du tabac. Ce petit insecte ravageur grignote les herbiers du jardin botanique. Ses victimes des plantes séchées de la famille des Asteracées, que l’on trouve dans une salle au second sous-sol de l’herbier du jardin botanique. «Ce sont des familles de plantes qui sont assez appétissantes pour ces insectes», précise Nicola Schoenenberger, directeur du Conservatoire et Jardin botaniques.

La salle est désormais sous quarantaine stricte pour éviter que la contamination atteigne d'autres zones de l'herbier. Durant son festin, le lasioderme du tabac va manger «des parties de feuilles, de fleurs, de fruits et va abimer le témoin d’herbier», explique notre interlocuteur. Aucun témoin n’a complètement été abimé à ce jour. Le matériel touché a été congelé en attendant

L’arrivée de la climatisation comme solution?

L’herbier genevois est l’un des plus grands et des plus prestigieux au monde. 6 millions d’échantillons sont stockés dans ces couloirs. Mais avec le changement climatique, les conditions sont favorables à ce nuisible. «Durant les périodes de canicule, il y a une accumulation de la chaleur et de l’humidité. Or, cette chaleur reste, ce qui favorise le développement de l’insecte.»

Pour éliminer complètement l’insecte, les scientifiques vont priver d’oxygène les 730’000 échantillons pendant quatre semaines en les déplaçant dans une bulle totalement étanche. Mais pour éviter des contaminations futures, le jardin botanique milite pour un système de climatisation actif dans l’herbier. Une évaluation pour chiffrer le montant et les besoins est en cours.