Un comité associatif lance sa campagne contre l'élargissement des autoroutes
Les associations référendaires contre l’élargissement des autoroutes et notamment l’axe entre Le Vengeron et Nyon ont lancé leur campagne ce matin deux mois après les milieux patronaux. Ils dénoncent un projet nocif, une aberration écologique qui va entrainer une croissance de trafic et une nouvelle saturation.
La fronde s’organise contre les extensions d’autoroutes voulues par le Conseil fédéral et soumises en votation en novembre. Une dizaine d’associations ont lancé leur campagne ce matin à Nyon avec un focus tout particulier sur l’axe entre le Vengeron et Nyon. Une mise à deux fois trois voies serait un non-sens.
Pour Thibault Schneeberger, coordinateur d'Actif-trafic, l'élargissement ne va pas régler les problèmes. «Cela va attirer encore plus d'automobilistes, on va encore aggraver les bouchons avec 130 000 véhicules coincés qui vont venir s'engorger dans les entonnoirs urbains».
Peu compatible avec le développement du rail faute de place
Un projet qui mettrait en péril une nouvelle voie CFF entre Genève et Lausanne faute de place. «C'est un projet qui va coûter des milliards, qui va causer des nuisances majeures, on va seulement élargir l'encolure de l'entonnoir entre Le Vengeron et Nyon mais le réseau routier des communes périphériques n'est pas extensible et ça va créer des bouchons à l'entrée des villes» paide Caroline Marti présidente de la section genevoise de l'association transport et environnement.
Un projet préjudiciable pour l'environnement
Bétonner davantage serait préjudiciable pour les couloirs biologiques et les terres agricoles et irait à l’encontre des objectifs climatiques selon les associations. «Nous sommes dans une incohérence totale, c'est un choix d'avenir avec plus de bouchons ou un avenir plus sain, plus propre, plus sûr en accord avec la volonté populaire» indique Julia Steinberger, professeure d'économie écologique à l'université de Lausanne.
Ce projet d’élargissement autoroutier a le soutien des milieux économiques qui ont été les premiers à le défendre en juin dernier. «Il y aura plus de trafic, c'est une réalité, la question, c'est où est-ce-qu'on veut ce trafic, sur l'autoute ou sur les axes secondaires ? Le rail et la route sont complémentaires, mais une nouvelle voie CFF n'est pas encore financée ni planifiée et on parle d'un horizon à 2060 alors que l'élargissement de l'autoroute serait pour 2040, il y a un décalage temporel» défend Erik Simonin responsable de la politique de la mobilité à la fédération des entreprises romandes.
Les associations rappellent enfin que l’utilisation des bandes d’arrêts d’urgence coûteraient moins chers et seraient tout aussi efficaces. Bataille d’arguments et de chiffres en vue d’ici le 24 novembre où le peuple aura le dernier mot.