Genève

Un établissement revisite la fête des mères: levée de boucliers

19.04.2024 15h19 D. PALMA / ATS

SCHWEIZ SCHULBEGINN ONEX

La direction d'une école primaire a annoncé aux parents que le concept de la fête des mères allait changer "au vu de la mouvance actuelle traitant de l'inclusion des genres et de l'égalité hommes-femmes". Réaction immédiate de l'UDC et du MCG, qui fustigent cette initiative.

Le courrier adressé hier aux parents des élèves, et largement diffusé sur les réseaux sociaux, précise que la décision a été par l’équipe enseignante, au vu de la mouvance actuelle traitant de l’inclusion des genres et de l’égalité femme/homme, de ne plus fêter exclusivement les mamans durant le mois de mai mais de manière plus globale les gens que l’on aime.»

«La nouvelle mission woke du DIP»

Dans un communiqué, l'UDC dénonce «la nouvelle mission woke du Département de l'instruction publique (DIP)». «Alors que l’école oublie ses fondamentaux, apprendre à compter et écrire aux élèves, les enseignants se rabattent sur une expérimentation sociale en transformant les classes en camps de rééducation de masse «woke», lâche l’ancien conseiller national, puisque c’est l’idéologie qui domine. L’école veut se substituer aux parents, virer les mamans pour devenir la seule référence. C’est une guerre culturelle qui est lancée par les enseignants.»

Le MCG relève pour sa part qu'«il n'est pas acceptable de supprimer ces traditions sympathiques à une époque où notre société a perdu beaucoup de ses repères». Le parti, qui s'inquiète de cette tendance, a déposé une question écrite au Grand Conseil.

Anne Hiltpold réagit

Cette polémique a rapidement pris de l'ampleur vendredi. Contactée, la cheffe du DIP Anne Hiltpold prend position: «Je confirme que je n'étais pas au courant. Si je l'avais été, ce courrier ne serait pas parti.» La conseillère d'État a immédiatement cherché à éteindre l'incendie. «J'ai pris contact avec le directeur de l'établissement pour lui dire que je ne cautionnais pas, je lui ai demandé de revenir en arrière», informe Anne Hiltpold. La conseillère d'État exprime son attachement à la tradition et réagit au texte paru, mentionnant «l'inclusion des genres et de l'égalité homme-femme». Les établissements scolaires ont une certaine autonomie qui se limite à l'opérationnel. «Il y a eu une erreur de jugement. [...] quand on écrit cela, on prend une position politique», déplore le cheffe du DIP qui estime que l'école bernésienne a franchi la ligne rouge.

Une version qui ne convainc pas le député Yves Niddeger. L’un des premiers à dénoncer sur son mur ce nouveau concept de la fête des mères à l’école de Lully. Selon l’élu UDC, le DIP savait : «Pour ma part, je ne crois pas une seule que dans un département aussi soviétisé que le DIP qu’il puisse y avoir autre chose qu’une obéissance aux consignes.»

Le directeur de l’école de Lully ne risque aucune sanction, nous a confirmé la conseillère d’État. L’établissement préparera donc comme d’habitude la fête des mères ainsi et la fête des pères.