Un loup indigène intègre les collections du Muséum
loup museum
Les riches collections d'animaux du Muséum d'histoire naturelle de Genève comptent un nouveau spécimen exceptionnel. Un loup sauvage du Jura issu des tirs de régulation de la meute du Marchairuz (VD) est présenté au public dans le cadre de l'exposition Trésors, qui s'ouvre vendredi.
«Ce mâle de 3 ans symbolise le retour naturel des grands prédateurs dans nos régions», relève le musée, mardi, dans un communiqué. La présence du loup en Suisse met aussi fin «à une anomalie écologique». Loups, ours et lynx avaient été totalement exterminés au cours des dix-neuvième et vingtième siècles.
Le spécimen taxidermisé présenté au public illustre également «la difficulté de concilier pastoralisme moderne et retour des grands prédateurs, ce qui se traduit par des abattages ponctuels», écrit encore le Muséum. Les pratiques d'élevage actuelles ne sont plus adaptées à cette nouvelle situation.
Un animal craint
En présentant ce loup dans une posture non agressive, le musée genevois veut changer l'image que l'animal a trop souvent véhiculée, à savoir celle d'une créature effrayante, rôdant la nuit à la recherche de bétail et s'attaquant aux enfants. Faire mieux connaître le loup va permettre de mieux le protéger.
Les loups qui peuplent aujourd'hui les régions alpines et les forêts jurassiennes proviennent d'un lent processus de recolonisation naturelle entamée à partir des populations qui vivaient dans les Apennins, en Italie, rappelle le musée genevois. Le premier couple reproducteur s'est installé en Suisse, en 2012.
On compte actuellement une quinzaine de meutes reproductrices dans le pays, dont deux ou trois sont établies dans le Jura, pour un total d'environ 150 individus.
Le spécimen naturalisé sera présenté dans le cadre de l'exposition Trésors, qui retrace la vie des collections scientifiques du Muséum d'histoire naturelle de Genève au cours de ses 200 ans d'existence.