Genève

Une affiche polémique de plus en Ville de Genève

23.05.2024 19h58 Rédaction

debat

Au cœur de la campagne d’affichage anti homophobie, biphobie et transphobie de la Ville de Genève, l’un des visuels interroge. Il y est mentionné que les personnes LGBTIQ+ sont particulièrement impactée par le changement climatique. Est-il bienvenu de mêler enjeux de développement durable et enjeux de la communauté LGBT? Débat.

Le Service Agenda 21-Ville durable en partenariat avec de nombreuses associations et autres institutions a lancé une campagne contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie. Les affiches visent à sensibiliser la population genevoise aux multiples intersections entre les questions de durabilité et les enjeux LGBTIQ+. Un visuel interroge, en mêlant enjeux LGBTIQ+ et développement durable: «Savez-vous que le changement climatique impacte particulièrement les personnes LGBTIQ+?». Pour certains, le lien reste incompris.

Bryan Lo Giudice, Membre du comité directeur du PLR GE, la lutte contre l'homophobie devient une cause prise en otage: «Personne ne remet en cause la lutte pour la préservation de l'environnement. Mais ce n'est la place de ce combat-là d'être mentionné dans une campagne d'affichage pour la lutte contre l'homophobie. C'est une prise d'otage malvenue de la part du Maire de Genève Alfonso Gomez».

Clivage politique

En face, Marc Wuarin, membre du comité de l’association Dialogai, constate que le lien établi n'est pas évident de prime abord, mais s'avère plutôt intéressant, à la suite de la lecture des sources mentionnées. «Les personnes LGBTIQ+ sont plus souvent sans domicile fixe. On se retrouve dans une situation où elles ont moins accès à l'information et sont plus vulnérables face aux catastrophes naturelles donc oui, de facto, elles sont plus vulnérables face au réchauffement climatique», argumente-t-il.

«Cette convergence des combats fais en sorte de réussir à minoriser une cause qui est majeure», rétorque Bryan Lo Giudice. «C'est le reflet d'une réalité relatée par le GIEC lui-même», rappelle Marc Wuarin. Le membre du comité Dialogai déplore que cette thématique soit relevée par le PLR pour une catégorisation droite/gauche où la politique semble faire de l'ombre à la cause elle-même. Pour le PLR genevois, cette affiche n'est pas la première en Ville de Genève qui laisse entendre des messages subliminaux mêlant maladroitement plusieurs causes légitimes.