Une caisse maladie sur quatre sous le seuil de réserve

Plusieurs grandes caisses d’assurance maladie, dont Assura et CSS, affichent un taux de réserves en dessous du seuil réglementaire de 100%, une première depuis 2016. Alors que les primes ne cessent d'augmenter, quelles seront les conséquences pour les assurés?

Une caisse maladie sur quatre n'a pas assez de réserves, bien qu'elle y soit obligée par la loi, selon les journaux de CH Media, qui se réfèrent aux chiffres de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Le taux de solvabilité légal est donc de 100%. Or, 11 assureurs maladie sur 44 ne remplissaient pas ces exigences début 2024. Dans l'article de presse, l'OFSP a reconnu que ces chiffres étaient légèrement supérieurs à la moyenne à long terme, mais a souligné que les caisses concernées étaient surveillées de près. Même l'une des plus grandes caisses de Suisse, la CSS, présente un taux de solvabilité de seulement 84%.

Pour l'OFSP, le message est clair: ces caisses doivent impérativement restaurer leurs réserves pour respecter les seuils minimaux. Cependant, chez CSS, on se veut rassurant: «Nous prévoyons de rétablir un taux de solvabilité supérieur à 100% d’ici deux ans.» L’Association suisse des assurés, quant à elle, dénonce un système de réserves défavorable aux usagers, qui subissent les conséquences des déséquilibres financiers des caisses.

Pour les assurés, l’année 2025 s’annonce encore plus coûteuse. Une franchise à 2'500 CHF chez Assura augmentera de 37 CHF, tandis que chez CSS, la hausse sera de 42.80 CHF. Ces augmentations dépassent la moyenne cantonale de Genève, qui s’élève à 33 CHF pour cette formule. Malgré cette hausse, les primes des deux assureurs restent parmi les plus compétitives du marché. Assura affiche toujours la prime la plus basse à 494,80 CHF par mois.

Nouvelle augmentation en 2026?

Si les caisses ne parviennent pas à rétablir rapidement leurs réserves, elles pourraient être amenées à augmenter les primes en cours d'année, une situation déjà observée en 2023. En septembre dernier, la caisse Klug a dû relever ses tarifs dans quatre cantons.

Cette possibilité reste toutefois peu probable. Mais l’ombre d’une nouvelle augmentation plane sur l’année 2026, si les coûts de la santé continuent de croître et si les caisses n’arrivent pas à remplir leurs obligations de réserves.