Genève

Une école de danse en conflit avec la Migros

04.03.2024 17h37 Gilles MIELOT

redac

Le studio des Bains qui a récemment déménagé dans les locaux de l’Ecole-club Migros, a vu son bail résilié sans motif par le géant Orange qui veut doubler le montant du loyer. L’école de danse presque trentenaire qui accueille 400 élèves craint de ne pas pouvoir poursuivre ses activités. 

Le studio des Bains s’estime trahi. L’école qui fait danser 400 élèves chaque semaine a cédé aux sirènes de la Migros en 2019. Un déménagement de son fief historique pour les tours de Pont-Rouge afin de dynamiser l’Ecole-club du géant orange et sa ribambelle de cours.

«MIgros a insisté pour que je vienne, pour leur donner de la visibilité. A l'époque, les cours étaient vides. Si j'avais su que je signais un bail pour quatre ans, je ne serais jamais venu» se plaint Alain Gagliardi, le directeur du Studio des Bains.

En janvier 2022, Migros cède la gestion des écoles-clubs romandes à sa filiale Miduca. Le Studio des Bains reçoit une résiliation de bail pour 2025 et une augmentation de loyer pour continuer l’aventure.

«Si on me double mon loyer, mon option, c'est de mettre la clé sous la porte, parce que trouver des locaux à Genève qui se prêtent à cette activité, c'est pas évident».

Le studio refuse également de reporter sur ses clients la hausse de loyer.

Pour Alain Gagliardi, il est hors de question de rentrer dans cette politique là. «Je ne ferai pas payer les gens pour qu'on puisse rester. J'estime que Migros a fixé ses prix à notre arrivée ici, ils n'ont pas à doubler le loyer, l'augmenter un peu, d'accord, on a fixé un chiffre, mais pour l'instant, ils ne répondent pas favorablement». 

Contacté, Miduca répond : « Le loyer payé par le Studio des Bains est bien inférieur au prix payé par Miduca et ne reflète en aucun cas les prix du marché. Cela signifie que l’École-club Migros subventionne le Studio des Bains depuis plusieurs années ». 

« Aucune promesse sur une collaboration potentielle avec le Studio des Bains n’a été formulée de la part de Miduca. La collaboration et les synergies avec le Studio n’ont jamais fonctionné ».

L’école de danse a lancé une pétition et a contesté le congé, avec l’aide de l’Asloca, devant le Tribunal des baux et loyers. La procédure est en cours.