Genève

Une nouvelle «maison» pour des patients avec de graves lésions cérébrales

14.03.2024 19h26 Rafael Pacheco

Bellerive

Les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) ont ouvert un secteur de soins neurologiques prolongés, une première au bout du lac. La structure permet de prendre en charge à long terme des personnes avec de graves lésions cérébrale dans une approche intégrative. Les proches sont partie intégrante de cette démarche.

La nouvelle unité dispense des soins de base et techniques pour préserver la dignité et le confort de patients souvent jeunes, en état de veille minimale. «Ils sont très dépendants et ont besoin de soins rapprochés lourds suite à un accident ou à un arrêt cardio-respiratoire», a expliqué jeudi devant les médias Christophe Graf, médecin-chef du Département de réadaptation et gériatrie aux HUG.

L'Hôpital de Bellerive dispensait déjà des soins de réadaptation neurologique. Mais la nouvelle unité ouverte depuis le 4 mars est conçue comme un lieu de vie pour des patients qui arrivent ici au terme d'un long parcours médico-chirurgical et de rééducation, a indiqué Christian Thomas, médecin adjoint au Service de gériatrie et de réadaptation.

Accueil des familles

Les contacts avec ces personnes sont très limités. Pour leur confort, l'unité a décidé de privilégier l'accueil des familles. «Elles sont partenaires dans les soins, car ce sont elles qui connaissent le mieux le patient», a souligné Isabelle Pegatoquet Dufournet, infirmière responsable d'équipe de soins. L'unité a aussi pour objectif de les soutenir par un accompagnement psycho-social.

Chaque chambre est équipée d'un lit qui change d'orientation jusqu'à la verticale pour stimuler la circulation sanguine et éviter des complications graves. Des rails au plafond facilitent le déplacement du patient du lit à la douche. Les proches peuvent décorer la chambre et un canapé-lit leur permet de passer la nuit sur place. L'unité dispose aussi d'une baignoire thérapeutique pour détendre le patient et stimuler ses sens.

Soulagement unanime

Mariem est une proche d'un patient de l'une de ces quatre nouvelles chambres. Elle évoque la fierté et le soulagement de bénéficier de ce nouveau cadre «C'est une petite famille!  (ndlr: le patient, le personnel soignant et les proches) Le fait de voir le patient soulagé, ça fait le bonheur des proches».

Tous occupés, les quatre lits devraient suffire pour répondre aux besoins dans le canton. «Ces personnes ne sont pas maintenues en vie artificiellement, elles sont vivantes. Nous ne savons pas encore si elles vont vivre plus longtemps grâce à cette structure», a relevé le professeur Graf.

Initié en 2017, ce nouveau lieu de soins a pris sept ans à devenir réalité et s’est rempli en moins de sept jours. À Genève, tous les trois ans environ une personne nécessite des soins neurologiques prolongés.