Unia dénonce l’absence de monte-charge sur un chantier
Le syndicat Unia dénonce l’absence de monte-charges: il a mené une action symbolique sur un chantier mardi matin. Il dit constater une dégradation des mesures de sécurité.
Sur ce chantier au bord de la route de Jeunes, pas trace de monte-charge. Selon Unia, les ouvriers doivent hisser par eux-mêmes les matériaux à travers les étages du bâtiment en construction: «Le maître d’ouvrage et les entreprises sont censés mettre en place les outils mécaniques pour monter le matériel jusqu’au 5e étage. Malheureusement ni les entreprises ni l’État n’ont cru bon de les mettre en place, malgré les ordonnances fédérales» fustige José Sebastiao, responsable du secteur construction à Unia Genève.
Des travailleurs «cassés»
Le secrétaire syndical dénonce une pratique trop courante, avec des conséquences sur la santé des ouvriers: «Les travailleurs de chantiers arrivent à la pré-retraite tous cassés, on dit souvent le dos cassé mais il n’y a pas que le dos: il y a les genoux, il y a les épaules, il y a les coudes, il y a les bras… C’est le poids du travail» martèle-t-il.
Une action symbolique... et un lancement de campagne
Le syndicat proteste à l’aide d’une action symbolique, le cadenassage d’une palette de carrelage. Il interpelle aussi l’État de Genève, commanditaire du bâtiment. Il menace d’autres actions si un monte-charge n’est pas installé sur le chantier. Et cette mobilisation n’est qu’un premier pas: «C’est aussi le lancement d’une campagne qu’on va faire pendant de longs mois sur les chantiers. On va exiger des maîtres d’ouvrage et des entreprises de mettre en place les outils mécaniques pour éviter que les travailleurs doivent porter le matériel jusqu’au 5e, jusqu’au 10e étage» prévient José Sebastiao.
Contacté, le Département de la cohésion sociale renvoie vers l’Hospice général. L’institution dit avoir interpellé l’architecte du chantier sur la question.
Le lendemain de notre reportage, l'Hospice nous a transmis les informations suivantes:
- Les éléments lourds (plaques de recouvrement des garde-corps) ont été acheminés sur les différents étages à l’aide de moyens de levage. Ils ont ensuite été distribués sur le même niveau et mis en place manuellement.
- La quasi-totalité des plaques de placoplâtre a été stockée dans les modules et levée par grue.
- Ponctuellement, des éléments tels que des pots de peinture, quelque plaques de placoplâtre et paquets de carrelage résiduels, ainsi que des bobines électriques ont été acheminés manuellement sur les différents étages.