Genève

Unia pointe du doigt des abus dans l'hôtellerie et la restauration

17.05.2023 18h27 Lucie Hainaut

restauration restauration

Unia dénonce les conditions de travail des employés de l’hôtellerie et de la restauration. Le syndicat a effectué un sondage. Selon les réponses obtenues, ils sont nombreux à être victimes d’abus: harcèlement moral, sexuel, et non-respect des droits du travail notamment. 

Mary* (prénom d'emprunt) a travaillé pour un établissement de restauration rapide. Elle a vécu du mobbing de la part de collègues. Elle a également été harcelée sexuellement par un gérant. Lorsqu’elle a fait remonter l’information, la direction de l’établissement n’a pas pris en compte son signalement: «de voir que ma parole ne vaut rien, c’est extrêmement frustrant» se désole-t-elle.

Une situation loin d’être isolée

Unia a mené un sondage auprès des travailleurs de la branche en Suisse: 42% disent avoir été victime de mobbing, 27% de harcèlement sexuel. Le syndicat a obtenu les réponses de 260 personnes au niveau Suisse: un échantillon insuffisant pour être représentatif, mais Unia estime qu’il permet tout de même de pointer du doigt les problèmes principaux de la branche. La responsable du secteur hôtellerie-restauration juge le milieu particulièrement propice au harcèlement: «on tolère pas mal de comportements qu’on ne tolère pas ailleurs. Par exemple une serveuse qui subit des avances de la part d’un client, ça arrive souvent que l’employeur minimise en disant que c’est comme ça, c’est le métier, il faut encaisser…» dénonce Camila Aros. Elle demande aujourd’hui des mesures pour mieux protéger les travailleuses et travailleurs.

Réduire au maximum les dérives

Autre son de cloche du côté des patrons: le président des cafetiers, restaurateurs et hôteliers de Genève ne partage pas les constats du syndicat. «Tout est fait dans notre secteur pour que les contrôles soient suffisants, afin de réduire au maximum les dérives. Il y a l’office cantonal de l’inspection du travail, l'Inspection paritaire des entreprises, le service du commerce, et les inspecteurs de la convention collective. C’est un sujet qu’on prend très au sérieux» répond Laurent Terlinchamp.

Le syndicat dénonce aussi une planification du travail à trop court terme, et la suppression de certaines pauses et jours de congé.