Vernier: les trois magistrats sortants nommés administrateurs provisoires
En raison du blocage juridique entourant les résultats des élections municipales, la commune de Vernier sera provisoirement dirigée par ses trois magistrats sortants. Le Conseil d’État a désigné Gian-Reto Agramunt, Mathias Buschbeck et Martin Staub comme administrateurs provisoires, selon un communiqué diffusé ce jeudi par la chancellerie d’État. Les trois hommes connaissent bien les rouages municipaux. Ils ont siégé ensemble lors de la précédente législature.
Le choix de la continuité privilégié
Les trois administrateurs entreront en fonction le 2 juin, au lendemain du début officiel de la nouvelle législature. Leur mandat est prévu pour une durée initiale de 30 jours, renouvelable si nécessaire. Cette nomination vise à « assurer la continuité du fonctionnement communal », précise le Conseil d’État.
La commune de Vernier se retrouve sans autorités élues à l’ouverture de la nouvelle législature. En cause : plusieurs recours déposés devant la chambre constitutionnelle de la Cour de justice, qui empêchent pour l’instant la validation des élections du Conseil administratif et du Conseil municipal. Mercredi, Léman Bleu révélait que le ministère public avait mis au jour une fraude électorale lors des dernières élections municipales à Vernier. Une expertise graphologique a en effet identifié de nombreuses similitudes dans l’écriture de certains bulletins de vote, confirmant des soupçons de manipulation, selon le parquet. Une situation qui pourrait entraîner l’annulation du scrutin et mener à de nouvelles élections dans cette commune.
Un vide institutionnel évité
Pour éviter une paralysie administrative, le Conseil d’État a activé une disposition prévue par la loi sur l’administration des communes (LAC). Les administrateurs provisoires auront pour mission de gérer les affaires courantes, représenter la commune, et prendre les décisions urgentes – y compris celles pouvant être soumises à référendum communal, en l’absence d’un Conseil municipal.
Une gouvernance étroitement surveillée
Le Conseil d’État indique qu’il suivra de près l’évolution de la situation. Les administrateurs devront rendre régulièrement compte de leur mandat.
L’exécutif cantonal s’est engagé à réévaluer le dispositif au fur et à mesure de l’avancement des procédures judiciaires, et à l’adapter en fonction des décisions attendues de la chambre constitutionnelle.