Xavier Magnin candidat au Conseil d’État: Le Centre quitte la droite

Xavier Magnin se lance dans la course pour l’élection complémentaire au Conseil d’État de cet automne. L’analyse de Laure Lugon Zugravu.

Avec cette candidature, Le Centre scelle une alliance avec les Vert’libéraux jusqu’en 2033, en balayant ses engagements de 2023 avec le reste de la droite, dont il avait profité. Xavier Magnin rejoint dans la course Lionel Dugerdil, candidat UDC a priori soutenu par le PLR et Maikl Gerzner, candidat MCG.

Pourquoi cette candidature du Centre? 

Pour deux raisons. La première est la volonté du Centre de satisfaire sa base, allergique à l’UDC. Lui offrir un vrai choix démocratique. 

La deuxième raison est plus inavouable. Le Centre a peur de son allié vert’libéral, un allié qui est d’abord un concurrent. Aux municipales, Le Centre a servi de marchepied aux vert’libéraux. Il a cédé pas mal de sièges, en échange de quoi il s’est assuré le quorum. Aujourd’hui, le Centre redoute que les vert’libéraux, grisés, ne présentent un candidat sans expérience qu’il devrait soutenir. En lançant Xavier Magnin, le Centre affirme qu’il est encore le patron. 

Doit-on vraiment ressortir le slogan «la droite la plus bête du monde»?

Non, parce que cette droite plurielle n’existe plus. En réalité, le Centre quitte la droite. Ce divorce a le mérite de tirer au clair une position jusqu’ici ambiguë. On sait qu’à Genève, le Centre est beaucoup plus à gauche qu’en Suisse.

Mais il y aura un prix à payer: la revanche de la droite. On voit mal l’UDC et le PLR soutenir Xavier Magnin dans l’hypothèse d’un bon score de ce dernier au premier tour. Plus probablement, le Centre devra compter avec des défections dans les campagnes, qui voient en l’UDC Lionel Dugerdil un homme de la terre et pas un dangereux extrémiste.

La voie royale pour la gauche?

En se posant en arbitre des bonnes valeurs et de la morale, ce troisième bloc va envoyer Nicolas Walder à la tour Baudet.