Genève

À Genève, les fidèles entre attentes et convictions avant l'élection du nouveau pape

08.05.2025 18h24 Denis PALMA

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Alors que la fumée blanche s’est finalement élevée ce soir depuis la chapelle Sixtine à Rome, les regards du monde catholique étaient tournés vers le Vatican. À Genève aussi, l’attente était palpable. Nous avons rencontré deux fidèles pour qui ce conclave représente bien plus qu’un changement de figure : un enjeu spirituel, social et symbolique.

Ignacio, 21 ans : «Je marche avec le pape, quoi qu’il en soit»

Étudiant en droit à l’Université de Genève, Ignacio suit chaque instant du conclave sur son téléphone. Ce catholique engagé voit dans le pape une figure centrale.
«Il a une voix importante et puis moi, vraiment, je marche avec le pape et avec l'Église, quoi qu’il en soit.»

Admiratif de l’action du pape François pour les plus fragiles, il espère que son successeur poursuivra dans cette voie.
«C’est important que le pape se montre comme quelqu’un d’humain, qui est là pour accompagner le peuple dans les difficultés.»

Sur les grandes questions qui traversent l’Église, Ignacio défend la tradition. Sur le célibat des prêtres, la place des femmes ou la contraception, il plaide pour le statu quo.
«Cela a vraiment son sens. Cette tradition vient d’une sagesse des anciens papes. Je pense que c’est quelque chose qui, aujourd’hui encore, peut être bon pour le peuple.»

Samuel, 37 ans : «Le pape doit être un faiseur de paix»

Médecin, père de quatre enfants, Samuel Sommaruga partage les mêmes attentes. Il suit lui aussi, heure par heure, les annonces depuis la place Saint-Pierre.
Pour lui, le futur pape devra avant tout rassembler.
«Il y a des tensions dans l’Église, entre les factions très libérales et très conservatrices. Le prochain pape devra jouer un rôle de médiateur, mais aussi sur la scène internationale.»

Il espère aussi un signal fort : l’élection d’un pape issu du Sud.
«L’Église n’est plus seulement européenne ou occidentale. La majorité des catholiques se trouve aujourd’hui en Afrique, en Amérique latine et en Asie. Ce serait un message fort d’élire un pape africain ou asiatique.»

Un pape du Sud ?

Parmi les papabili, le nom du cardinal guinéen Robert Sarah, proche de Benoît XVI, circule. Issu de l’aile conservatrice, il incarne ce profil venu du Sud, mais ancré dans la tradition.

Une fumée blanche, enfin

À Rome, après deux fumées noires en 24 heures, le conclave s’est achevé ce soir. À 18h précises, une colonne de fumée blanche s’est élevée dans le ciel de la chapelle Sixtine. Un nouveau pape a été élu.