Genève

«Ça va être l'enfer»: les réseaux thermiques structurants crispent les entrepreneurs

21.05.2025 19h51 Rédaction

oberson

La Fédération des entreprises romandes (FER) Genève et la Nouvelle organisation des entrepreneurs (NODE) montent au front. Elles dénoncent la gestion chaotique des travaux liés aux réseaux thermiques structurants en Ville de Genève.

Stéphane Oberson, président de la nouvelle Organisation des entrepreneurs, alerte sur l’impact des travaux liés aux réseaux thermiques structurants (RTS) dans l'hypercentre de Genève. Circulation paralysée, commerces fragilisés: il appelle à un sursaut des autorités.

Les critiques pleuvent sur les chantiers ouverts en Ville de Genève. Les RTS, pilotés par les Services industriels genevois (SIG) provoquent une paralysie de la mobilité dans le centre de la ville. Pour les entrepreneurs, la coupe est pleine. «On est en colère devant ce chaos», lâche Stéphane Oberson. Il prend un exemple édifiant: «Il m’a fallu trois heures pour livrer un client à Cologny. 36 kilomètres aller-retour. Cela fait du 6 km/h», s’étrangle-t-il. Au-delà de l’agacement, c’est l’incompréhension: « Quand j’ai lu l’avis édité par les SIG, je suis tombé de ma chaise. La durée dépendrait du nombre d’ouvriers sur place…»

Une économie à bout de souffle

Stéphane Oberson ne remet pas en cause le principe même des RTS. Il demande néanmoins plus de rigueur et de moyens: «Élargissez les plages horaires, mettez plus de monde sur les chantiers, plus de coordination». Selon le boulanger, c’est tout le tissu économique local qui est en danger. «Si rien ne change, les gens iront encore plus souvent ailleurs, à Lausanne, en France voisine, ou sur Internet».

Une image ternie pour Genève

Le président de la NODE va plus loin. Il craint une dévitalisation de la ville et une image ternie. «Genève va devenir une ville-musée, vide, sans vie. Les prix des arcades vont chuter, et le tourisme va en pâtir. Comment vendre une ville pleine de barrières et de trous?» s'interroge-t-il.

Pour les entrepreneurs, l’urgence est claire: il faut remettre tout le monde autour de la table. «Le Conseil d’État doit prendre ses responsabilités.» Avec trente ans de travaux annoncés, Stéphane Oberson prévient qu'une vraie planification est indispensable: «Sinon, ça va être l’enfer».