l'OCG en difficulté compte sur les subventions
Sans subvention, pas de culture. Alors que la ville de Genève a présenté hier au municipal son projet de budget 2024, les acteurs culturels étaient attentifs à la manne qui leur sera octroyée. Une répartition souvent arbitraire et des métiers précarisés. C’est le cas à l’Orchestre de Chambre de Genève qui peine à se relever du Covid.
L’orchestre de chambre de Genève, l’OCG, c’est 37 musiciens permanents, 35 000 spectateurs annuels en moyenne et une cinquantaine de représentations pour un budget de 3'600'000 CHF, soit 9 fois moins que l’Orchestre de la Suisse Romande. L’OCG est en sursis, l’institution a failli disparaitre de la scène musicale. «On a pu sortir de la situation du Covid, mais les fondamentaux restent fragiles, on a reçu l'an dernier 350'000 CHF pour régler le déficit structurel» précise le secrétaire général de l'OCG Frédéric Steinbrüchel.
L’OCG a besoin de 650 000 CHF supplémentaires pour assurer ses charges fixes, à savoir les salaires de ses musiciens, rémunérés pour l’instant 2800 CHF par mois. Robin Lemmel, altiste témoigne de ses difficultés au quotidien. «On n'a pas d'annuités, pas d'indexation sur le coût de la vie, on est employé à 50% donc à côté, je donne des cours et j'enseigne à Leysin».
Des musiciens précarisés et qui vont rapidement voir ailleurs.
Malgré une augmentaton de subvention ces deux dernières années, l’OCG reste l’orchestre le moins subventionné de Suisse. «Les institutions dans la musique classique sont généralement subventionnées à hauteur de 73%, l'OCG n'est subventionné qu'à hauteur de 49%» se désole Frédéric Steinbrüchel.
Mécénat et sponsoring assurent 35% du budget, le reste, c’est la billetterie. Chaque année, l’OCG joue des coudes pour obtenir les fonds nécessaires à sa survie parmi tous les autres acteurs culturels. «Le Conseil municipal ne peut pas péjorer le projet de budget, mais on a une marge pour favoriser une institution, en demandant une augmentation, mais en coupant ailleurs» précise le conseiller municipal Ahmed Jama, président de la commission des finances.
Déshabiller Pierre pour habiller Paul, c’est un exercice d’équilibriste. L’OCG devra attendre la fin de l’année et le vote du budget pour découvrir la somme qui lui sera allouée, mais l’hiver pourrait être moins frileux grâce au canton qui pourra dès le mois de janvier accorder aussi des subventions aux acteurs culturels de la ville.