À Thônex, l'Entente espère conserver l'Exécutif
L’Entente sera-t-elle ébranlée à Thônex? La commune est une des rares du canton à être administrée depuis toujours par la droite. Mais cette année, l’ancien président du PS Romain de Sainte Marie brigue un siège à l’Exécutif. L’ambition est claire: faire entrer la gauche dans le Conseil administratif de la 6e commune la plus peuplée du canton.
Thônex, la commune agricole qui est devenue une ville. Si la population a décuplé en 100 ans, son Exécutif est lui resté immuable: l’Entente règne sur le Conseil administratif. La gauche tente d’entrer dans l’Exécutif lors des élections, sans succès jusqu’à présent.
Alors cette année, le Parti socialiste lance une figure bien connue de la politique genevoise, Romain de Sainte Marie: «J’ai commencé ma carrière politique au Conseil municipal de Thônex, il y a quatorze ans de cela. J’ai siégé douze années comme député au Grand Conseil et aujourd’hui j’ai les connaissances du terrain, des institutions politiques locales et cantonales. Parce que Thônex ne doit pas être isolé, Thônex doit aller trouver des soutiens auprès du canton pour financer de nouvelles prestations» affirme le candidat socialiste.
Qui est parachuté?
Mais sa candidature agace certains, car il ne siège plus au Conseil municipal de la commune depuis décembre 2012. Parmi ses opposants on lui reproche d’être parachuté, ce qui le fait bondir: «Ce n’est pas moi qui suis parachuté, c’est l’une de mes concurrentes qui est parachutée. Elle n’a jamais fait de politique, n’a jamais été élue et elle est parachutée candidate au Conseil administratif parce que son mari est conseiller administratif» s’insurge-t-il.
La concurrente en question, c’est Monica Suarez de Puga Uehlinger. Elle assure suivre de près la politique de la commune, même sans siéger au délibératif: «Mon mari est en politique à Thônex depuis 25 ans, donc je le vis à ses côtés depuis des années, j’ai aussi porté ses campagnes. Je lis les PV du Conseil municipal depuis pas mal de temps, je suis aussi très impliquée dans la vie associative thônesienne. En plus de cela je suis pharmacienne à Thônex depuis 23 ans, je connais les problématiques des Thônesiens sous cet aspect-là» assure la candidate.
L'Entente, formule magique thônesienne?
Elle se présente sous la bannière du PLR avec un colistier, Florian Wünsche. Il estime que l’alliance PLR-Le Centre à Thônex doit être préservée: «Je pense que l’Entente a fait ses preuves. Si on est une des dernières grandes villes sur le canton à avoir une majorité de centre droit, c’est que les habitants de Thônex ont compris que c’est une solution qui fonctionne. On a une gestion pragmatique des choses, on regarde comment financer des projets plutôt que proposer des grandes et belles idées puis chercher ensuite comment payer cela» explique-t-il.
Bruno Da Silva, candidat du Centre, est le troisième à figurer sur le ticket de l’Entente. Il est le seul conseiller administratif à se représenter. Il avait été élu au premier tour lors des dernières élections, pour devenir à 26 ans le plus jeune maire du canton.
Et selon lui aussi, l’Entente représente la formule magique thônésienne: «Je pense que c’est une formule qui a fait ses preuves. On l’a vu sur des dossiers majeurs tels que la gestion des communaux d’Ambilly, qui ont été divisés par deux grâce à l’engagement sans faille de cette Entente qui est capable de travailler ensemble. Et ça c’est très important pour un Exécutif, des élus qui se connaissent, qui se respectent, qui sont capables de s’aligner sur une vision commune» affirme le candidat à sa réélection.
L'UDC propose deux candidats
Un autre parti espère faire son entrée à l’Exécutif, l’UDC. Il propose deux candidats pour tenter de mettre à mal l’alliance PLR-Le Centre: «L’Entente nous a proposé jusqu’à maintenant une politique qui est la continuité de ce qu’elle fait depuis des années. Maintenant elle doit procéder à une mue, parce qu’il y a eu des incidents sur la commune ces dernières années. Nous avons compris avec le groupe UDC qu’il y a un problème de compréhension entre la réalité du terrain, la réalité de notre hémicycle et celle de notre administration communale» détaille Sébastien Thomas, candidat UDC au Conseil administratif.
Verdict dans les urnes le 23 mars pour le premier tour: les candidats malheureux pourront se consoler en occupant un des 29 sièges du Conseil municipal.