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Joëlle Bertossa: «C’est mon engagement que l’on attaque aujourd’hui»

18.03.2025 19h30 Rédaction

Un article du Blick soulève la question d’un possible conflit d’intérêts dans l’attribution des subventions au cinéma romand. Visée, la productrice et candidate socialiste à la Mairie de Genève Joëlle Bertossa se défend face aux accusations.

«Le timing questionne.» Joëlle Bertossa, productrice et candidate au Conseil admnistratitf de la Ville de Genève réagit avec fermeté aux révélations du Blick. Selon le pureplayer, elle aurait perçu des millions de financements pour ses films alors qu’elle siégeait comme vice-présidente de Cinéforom, la fondation chargée d’octroyer ces mêmes subventions.

«Je précise que je ne suis plus vice-présidente de Cinéforom depuis plusieurs mois. Je n’ai pas attendu de siéger au conseil de fondation pour produire des films et recevoir des financements», affirme-t-elle.

«Je n’ai jamais pu intervenir sur l’attribution des subventions»

Face aux accusations, la productrice met en avant les garde-fous en place. «Le Conseil de fondation n’est pas celui qui octroie les soutiens. Cela relève d’une commission externe de 120 membres indépendants.» Elle réfute également tout avantage personnel: «Quand on m’accuse de recevoir des millions, il faut préciser que tous les budgets de mes films et tous les décomptes sont révisés par des organismes externes.»

«On a fait tellement attention aux conflits d’intérêts, ajoute-t-elle, que le mari de mon associée ne peut pas siéger parmi les experts. Mon ex-conjoint, avec qui je suis séparée depuis 14 ans, ne peut pas non plus siéger.» De même, elle insiste sur le fait que les fonds de Cinéforom ne peuvent à eux seuls financer un film. Et sur son plan personnel? «J’ai reçu en moyenne de Cinéforom, depuis 2012, 500'000 francs par année. Quand une boîte a été créée en 2012, elle a sûrement évolué en 2024, fait de meilleurs projets. J’ai prouvé que j’étais une bonne productrice et que je produisais mes projets avec éthique.»

Elle insiste également sur l’indépendance des décisions prises par Cinéforom: «Le vice-président ou la vice-présidente n’a aucun pouvoir particulier. Je n’ai jamais pu intervenir sur l’attribution des subventions.» Et de rappeler: «Tout l’argent de Cinéforom est obligé d’être dépensé en Suisse romande. Il bénéficie à toute la profession.»

«C’est une attaque contre la culture»

Pour Joëlle Bertossa, cette polémique dépasse son cas personnel: «J’entends ceux qui disent que le cinéma suisse ne fait pas d’entrées et ne mérite pas de financement. Mais on oublie nos succès internationaux.» Elle voit dans ces critiques une remise en question plus large du soutien public à la culture: «C’est encore une attaque contre le cinéma romand.»

Au-delà de la controverse, elle insiste sur son engagement: «Il n’y a pas beaucoup de gens qui veulent siéger dans ces conseils de fondation. Ce n’est pas rémunéré. C’est du temps que je n’ai pas passé avec mes enfants, tout ça pour défendre la profession.»

Au-delà des enjeux politiques et culturels, Joëlle Bertossa dénonce l’impact personnel de cette polémique. «Ma fille m’a appelée. Des camarades l’embêtent parce que sa mère aurait fait je ne sais quoi.» Elle exprime son incompréhension face à ce qu’elle considère comme une attaque injuste: «Titrer un article de cette manière a des conséquences. Oui, ça me blesse et c’est parfaitement injuste.» À trois jours du scrutin, elle conclut: «On peut toujours questionner le subventionnement du cinéma. Mais là, la manière dont c’est fait est questionnable.»