Municipales 2025

Neuf candidats pour un nouvel élan à Versoix

26.02.2025 16h43 Julie Zaugg

Versoix

Nous nous rendons dans la dernière commune de Genève avant le canton de Vaud, Versoix, 14'000 habitants. Là-bas, la législature 2020-2025 a été marquée par de vives secousses politiques. Un petit séisme qui a poussé de nombreux candidats à se présenter à la mairie pour les cinq ans à venir.

Cette législature n’aura pas été de tout repos pour la maire de Versoix, Jolanka Tchamkerten. Une législature marquée sur la fin par une saga médiatico-judiciaire avec l’affaire Vigousse et qui se conclue notamment avec une rupture de collégialité. La candidate sortante dit regretter cette mise à mal de la gouvernance.  

«La population doit retrouver confiance envers le Conseil administratif, il y a du lien à recréer, de la confiance, de la transparence à amener pour les citoyens mais aussi pour le conseil municipal (CM), qui lui a ses propres prérogatives. Il a son travail, il doit questionner, peut-être remettre en cause les projets et l’administration doit, elle, exécuter les projets politiques qui sont proposés par le conseil administratif et le conseil municipal», nous dit-elle.

Regagner la confiance

Gouvernance mais aussi transition énergétique seront les axes importants pour la Verte qui souhaite poursuivre les dossiers menés dans son département des bâtiments afin de concrétiser des projets de constructions ou rénovations. Mais avant de rempiler pour un second mandat, il faudra faire face aux challengers. Et ils sont nombreux cette année. À commencer par l’UDC Jason Détraz, qui compte bien remettre de l’ordre à Versoix. 

«On en rigole dans les cafés de la région, on se dit «quel est le prochain scandale qu’ils nous trouveront?», c’est pas normal ! On est l’une des plus grandes communes du canton et on rit des déboires de notre commune dans les journaux ? On dépense des milliers dans des frais juridiques inutiles? C’est inadéquat», expose Jason Détraz. Et de rajouter: «Ce que nous promettons c’est d’arriver avec des faits et soit le municipal suivra, soit on arrivera avec des initiatives populaires pour obliger le CM à suivre la volonté de la population.»

Le candidat souhaite se focaliser sur la fiscalité et la sécurité, devenue préoccupante à Versoix. Mais aussi il veut s’attaquer au serpent de mer de la commune: la velléité de créer une salle omnisports depuis plusieurs années. Quasiment tous les candidats nous en ont parlé, au point qu’elle semble être devenue une légende urbaine. Outre cette fameuse salle, plusieurs candidats affichent la volonté de créer des maisons de quartier.

Créer des lieux de rencontre

Michel Zimmermann a claqué la porte du PS et n’est pas passé loin de prendre sa retraite, avant de finalement présenter une liste alternative. Il est venu accompagné de son fils, avec l’aide duquel il s’est lancé sur les réseaux sociaux, pour parler à son public cible: la jeunesse de la commune. Cette dernière étant statistiquement la plus jeune de tout le canton.

«Je pense que jusqu’alors, on ne s’est pas beaucoup préoccupé des 15-25 ans, alors j’aimerais m’engager pour réaliser une maison de quartier, mais aussi un lieu genre restau ou buvette contrôlée par les jeunes, pour les jeunes. Un lieu de socialisation, de contact. Car on se plaint d’insécurité, que les jeunes trainent, mais il faut dire qu’ils n’ont aucun lieu pour se rencontrer!» regrette-t-il. 

Xavier Henauer, du PS, trouve lui aussi que Versoix n’est pas assez équipée pour répondre aux besoins de la jeunesse. Après cinq ans au CM, il souhaite passer à l’étape supérieure. «J’ai eu la chance d’être sur Genève, et là-bas il y avait des maisons de quartiers un peu partout et d’autres structures, avec l’Eglise aussi. On pouvait y faire plein de choses, plein de folies. À Versoix, c’est beaucoup plus modéré. Mes enfants ne se sont pas éclatés comme moi je me suis éclaté et j’aimerais amener ces lieux pour qu’ils puissent profiter comme j’ai pu le faire en mon temps», avance-t-il. 

Favoriser les jeunes oui, mais les ainés ne doivent pas pour autant être oubliés. Le candidat Liberté et Justice Sociale, Alexandre Vergari, mise quant à lui sur le lien intergénérationnel et la création de lieux de convergence entre ces générations. «Puisque ce sont des générations souvent très actives, même si elles viennent d’arriver à la retraite, elles ont encore beaucoup à apporter à la société. Des plus jeunes, aux familles, elles ont encore un rôle à jouer. Et en leur demandant d’être actifs dans ces maisons qui leur sont dédiées, cela permettra de créer une nouvelle dynamique transgénérationnelle», expose le candidat LJS. 

Le retour de l'Entente

Plus loin, ces trois conseillers municipaux de longue date se présentent sur une même liste via une entente PLR, Centre et Vert’Libéraux qui n’avait plus existé depuis 2015. Objectif du trio, réuni sous la liste «Ensemble pour Versoix»: créer une nouvelle équipe et réinstaller. L’entente, justement, au sein de l’exécutif. Chacun avec une thématique importante à porter. 

«L’économie c’est vraiment primordial pour Versoix. Si l’on veut augmenter le pouvoir d’achat, il est important que chacun ait un emploi et puisse continuer de travailler sur Versoix. Cela correspond aussi au développement durable, où un emploi égal une habitation. Il faudrait aussi mettre en avant nos apprentis pour favoriser leur maintien dans la commune» expose premièrement Daniel Ricci, du Centre. 

Pour le PLR Cédric Miche, «un dossier très important c’est le soutien aux associations sportives. On a beaucoup de nouveaux habitants et de nouveaux enfants, or les clubs saturent. Pour que chacun ait son droit au sport, il faut aller vers un grand projet de réaménagement car l’actuel centre sportif est vétuste».  Mais ils ont aussi un combat commun lié au lieu choisi pour notre rencontre, Port-Choiseul: «Derrière les arbres que vous voyez derrière moi, il y a un terrain magnifique en main de la commune et du canton qui devrait permettre de pouvoir agrandir ce parc et la plage. C’est un super projet car il y a vraiment un besoin de la population d’être plus proche de l’eau et de remettre Versoix proche de son lac, tout simplement» nous dit Julien Marquis, du PLR. 

Dernier challenger, Jean-Marc Leiser, enfant de Versoix et conseiller municipal lui aussi. Il se lance via une liste indépendante, notamment pour dire non au tout-béton. «À Versoix, on n’a pas arrêté de bétonner ces dernières années et cela doit cesser. Il faut pouvoir revégétaliser une partie de tout ce qu’on a bitumé. Deuxième point, les avions. Là, on est à un horaire où ils ne passent pas au-dessus de notre tête, si cela avait été le cas on ne pourrait pas se parler. Donc il faut un moratoire sur les horaires par rapport à l’aéroport» détaille-t-il.