Genève

Regardez le débat entre William Makosso et Simon Brandt

17.02.2025 20h19 Rédaction

Genève à Chaud

Le candidat du mouvement Éco radical a débattu dans Genève à Chaud avec Simon Brandt, candidat de Libertés et justice sociale (LJS). 

Dès le début, l’échange a pris une tournure inattendue. William Makosso et Simon Brandt se revendiquent tous deux héritiers des valeurs de James Fazy, figure historique genevoise du XIXᵉ siècle, symbole de réformes radicales et de modernisation.

Simon Brandt a d’ailleurs ironisé sur cette situation en parlant d’un «radicalisme 2.0», suggérant que son adversaire aurait pu avoir toute sa place au sein de LJS. Mais au-delà des slogans, les différences de vision sont apparues sur plusieurs dossiers majeurs.

Priorité aux Genevois ou ouverture internationale?

William Makosso a martelé l’idée d’un retour à un pragmatisme local, critiquant une Genève qui, selon lui, «se meurt» en raison de décisions politiques trop éloignées des préoccupations quotidiennes des habitants. Il plaide pour une politique sociale renforcée et un soutien accru aux Genevois en difficulté.

Simon Brandt, tout en partageant certaines analyses de son adversaire, a néanmoins défendu une approche plus ouverte. Il a notamment insisté sur le rôle international de Genève, rappelant que la ville est un acteur incontournable de la diplomatie mondiale et qu’il ne faut pas s’enfermer dans un repli localiste.

Emploi et précarité: deux visions de la réinsertion

Un des points les plus concrets abordés a concerné l’emploi des plus de 50 ans. William Makosso a proposé un programme de réinsertion via des emplois municipaux temporaires, permettant aux chômeurs seniors de retrouver une place dans l’administration ou les services publics. 

Simon Brandt, lui, s’est montré plus sceptique sur l’extension du secteur public. Il a plutôt défendu une politique de formations complémentaires financées par la Ville, estimant qu’il fallait adapter ces travailleurs aux réalités du marché plutôt que de gonfler les effectifs municipaux.

Sport et culture: le grand rééquilibrage?

Sur le volet culturel et sportif, les positions se sont affinées. Makosso a plaidé pour une meilleure répartition des budgets entre sport et culture, rappelant que les 300 millions alloués à la culture pourraient être en partie réorientés vers le développement d’infrastructures sportives, notamment en faveur de l’Académie du FC Servette.

De son côté, Brandt a pointé du doigt le manque de volonté politique dans le dossier de la nouvelle patinoire, un projet en suspens depuis une décennie. Il a insisté sur l’importance de rééquilibrer les financements sans pour autant sabrer la culture.

ONG et PME: des priorités opposées

Un point d’achoppement majeur a été le soutien aux ONG internationales installées à Genève. Le Grand Conseil a voté ce vendredi une mesure d’aide de 10 millions pour compenser le retrait des financements américains, une décision qui divise.

William Makosso a reconnu l’importance du débat tout en soulignant que Genève dispose des moyens financiers pour agir rapidement. Simon Brandt, lui, a été plus tranchant : «ONG d’accord, PME d’abord», résumant sa priorité à aider les entreprises locales et les Genevois avant de financer l’action humanitaire internationale.

Si le débat a mis en avant des différences notables, il n’a pas été marqué par des tensions exacerbées. À plusieurs reprises, les candidats ont reconnu partager des constats similaires, notamment sur le besoin de réformer l’administration genevoise et d’assurer une gestion plus efficace des fonds publics.