Genève

28 ans que la Feuille de Trèfle aide les plus démunis

11.02.2021 17h21 Rédaction

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C’est le journal de Genève des gens en rade. Le slogan de la feuille de trèfle est clair. Vendus par des personnes dans une grande précarité, ce journal est bien souvent l’unique revenu d’une vingtaine de sans domicile fixe à Genève. C’est le cas de Jorge, 65 ans, fidèle au poste depuis 10 ans. 

Chaque matin depuis maintenant 10 ans, Jorge vend le journal la Feuille de trèfle devant la Coop d’Onex. Il paie le journal un franc symbolique, et peut le revendre à un prix fixé selon le bon vouloir de l’acheteur. «A force, je commence à connaître les gens, on se salue, c’est agréable», commente-t-il. C’est l’unique revenu de l’homme de 65 ans, sans domicile fixe.

Un journal pour les personnes dans le besoin

Forcément, en période Covid, les gens se font rares et sont plus distants, pas facile pour vendre les journaux. Mais arrive quand même un moment où le stock est vide et pour le remplir à nouveau, Jorge se rend à la Villa Baulacre de Carrefour-Rue.

A l’image de Jorge, tous les vendeurs de journaux qui viennent ici sont dans une situation de forte précarité. Chaque mercredi, ils peuvent venir chercher autant de numéro qu’ils veulent. Et pour savoir comment le journal est créé, il ne faut pas aller bien loin. Dans la villa, Renato et Valérie sont en pleine séance.

28 ans d’histoire

Valérie Burgy a repris la rédaction en chef de la Feuille de trèfle il y a une année, forte d’une expérience de 15 ans à la Tribune de Genève et de 25 ans à la télévision. «Cela me permet de poursuivre mon métier de journaliste. C’est gratifiant, j’ai le sentiment d’aider les autres et de m’aider moi-même.»

Changement de mise en page, de couverture et de contenu, la Feuille de trèfle a connu un renouveau l’an passé. Mais l’origine de ce journal, c’est à Noël Constant qu’on la doit. Il y a 28 ans, il crée le journal. « L’approche de ce journal c’était que des gens puisse garder un contact avec les citoyens qu’ils osent se montrer, le plus important c’est d’avoir quelque chose à faire car de rien faire, c’est mortel», explique le fondateur de Carrefour-Rue.

Encore aujourd’hui, le journal est entièrement écrit par des bénévoles. Avec Jorge, ils sont une vingtaine à vendre la Feuille de trèfle dans la ville de Genève.

Lea Job