Genève

Alexandre de Juniac: «les voyageurs porteront le masque»

13.05.2020 20h19 Rédaction

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«Nous allons perdre la moitié de notre chiffre d’affaires, c’est-à-dire 310 milliards de dollars.» Le manque à gagner est énorme pour le milieu de l’aviation.  Invité du journal, le directeur général de l’association internationale du transport aérien, Alexandre de Juniac parle de «crise sans précédent.» 

L’économie aérienne pourrait cependant retrouver un léger souffle avec la réouverture progressive des frontières annoncée par le gouvernement suisse. « C’est une très bonne nouvelle. Depuis plusieurs semaines, nous travaillons non plus sur les moyens de compenser un manque à gagner, mais sur un plan de redémarrage de l’industrie. » Alexandre de Juniac annonce que toutes les mesures sanitaires seront prises pour éviter au maximum le risque de contamination : déclaration de santé, contrôle de température, port du masque obligatoire, distribution de nourriture réduite ou encore restriction à un seul bagage à main. 

Et qu’en est-il des considérations écologiques ? Cet arrêt momentané des transports aériens n’est-il pas aussi l’occasion de laisser respirer notre planète ? «On a pris l’engagement de diviser par deux nos consommations de Co2 d’ici 2050 et cet engagement sera tenu. Vous savez un monde sans aviation, c’est un monde sans liberté.»

Comment envisager l’aviation de demain ? 

Le risque aujourd’hui, c’est d’assister à un écrémage du secteur aérien où seuls les plus gros pourront survivre. Par téléphone avec Jérémy Seydoux, Pascal Kümmerling, expert en aéronautique explique : «Certaines compagnies aériennes sont déjà en faillite et d’autres vont malheureusement y arriver. L’objectif c’est d’éviter un processus en chaîne.»

Dans ce redémarrage du secteur aérien, le prix des billets risque d’être un élément déterminant:  «Au début de la reprise, il y aura une concurrence acharnée. Pour faire revenir les passagers, les prix vont être très bas. »

Elio Sottas