Genève

Comment la morgue gère les défunts COVID-19

05.05.2020 18h35 Rédaction

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Immersion à la morgue des HUG. Les autopsies qui y sont pratiquées jouent un rôle crucial dans le travail de recherche pour lutter contre le nouveau Coronavirus. 

Je n'avais jamais vu autant de corps !

Conduire un brancard vers la chambre froide. Ce geste Simon Rappo, le gestionnaire de la morgue des HUG, l’a beaucoup répété durant crise sanitaire. La chambre froide de la morgue des HUG offre une capacité de plus de 200 places. Dans les housses blanches sanitaires aux étiquettes orange, les personnes décédées du COVID-19. On trouve aujourd’hui cinq corps, dont deux décès liés au COVID-19. Un nombre redevenu habituel dans ce service. Mais durant le week-end de Pâques, la situation était autrement tendue, se rappelle Simon: "lors du week-end de Pâques on a eu un afflux de défunts. Tout était plein. Cela faisait un total de 61 corps. On s'est confronté à quelque chose de nouveau. C'était très impressionnant. Je n'avais jamais autant de corps."  

Imagerie post mortem pour documenter la recherche  

Le corps prend la direction de l’imagerie post mortem. Il s’agit d’un homme de plus de 80 ans décédé début avril. Avant l’autopsie qui est réalisée avec l’accord de la famille, les personnes décédées du COVID-19, passent systématiquement par un scanner. Avec cette nouvelle technologie, pas besoin de sortir le corps de la housse sanitaire. 

Une autopsie Covid-19 est plus longue et plus compliquée

 En salle d’autopsie, sur-blouses, charlottes, masques et gants spéciaux. Comme avant chaque autopsie, préparateur et médecin se protègent. Lors du week-end de Pâques, dans la phase aigüe de la crise, les équipes s’étaient mobilisées pour faire front. "On a doublé les équipes à tout les niveaux pour assurer des renforts en cas de besoin. L'idée est d'être capable de se suppléer pour ne pas avoir à gérer un amas de corps ou d'autopsies à faire, explique Thierry Heude, préparateur d'autopsie." 

Une autopsie Covid-19 est plus longue et plus compliquée qu’une autopsie classique à cause du nombre de prélèvements. Les échantillons sont conditionnés dans le formol ou congelés. Ces prélèvements sont réalisés sur demande des chercheurs des HUG. Avec le nouveau Coronavirus la nature de ces demandes change de semaine en semaine. 

Sur les 156 décès constatés à l’hôpital depuis le début de la crise liée au COVID-19, 15 autopsies ont permis de mener des investigations sur les défunts. 

Denis Palma