Genève

Covid-19, témoignages de rescapés des soins intensifs

29.10.2020 18h05 Rédaction

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Dès le mois de mars, l’épidémie de Covid-19 a provoqué un afflux de patients au soins intensifs des HUG. Chacun garde en tête ces rangées de patients placés sous coma artificiel. Six mois après leur passage, les services des soins intensifs offrent un suivi à ces patients très marqués par leur hospitalisation aussi éprouvante psychologiquement que physiquement. C’est le cas de Denis, Le et Claude-Alain. Témoignages. 

Un reveil très difficile 

Claude-Alain Mouthon, 68 ans, gravement touché par le COVID-19, n’a aucun souvenir de son hospitalisation en soins intensifs.  Aujourd’hui, le neo-retraité a bien récupéré, pas de séquelle physique de son hospitalisation. Le plus dur pour lui a été le réveil, lorsqu’il a été sorti de son coma artificiel après 17 jours passé aux soins intensifs. Chantal, sa femme, a surmonté la situation critique de son mari grâce à l’appui de ses proches. Car Claude-Alain a eu du mal à sortir du coma. Chantal a alors pensé au pire. 

Restaurer la mémoire 

Pendant la consultation, le chef des soins intensifs refait avec son patient "le film de son hospitalisation aux soins intensifs." Objectif: desseller les failles dans le discours et combler les trous d’une mémoire traumatisée par l’hospitalisation car le Coronavirus laisse des traces bien spécifiques chez ces patients. Claude-Alain Mouthon a été hospitalisé sept semaines aux HUG. 

Il s'est vu dans son cercueil 

Le Duy Thanh est un rescapé du COVID-19. Nous l’avions filmé lors de son hospitalisation aux soins intensifs fin mars. Il se réveillait à peine. Lui aussi a bien récupéré de son hospitalisation. De ses 10 jours de coma artificiel, il n’en garde rien, si ce n’est des rêves et des pensées délirantes."Je me suis vu dans mon cercueil en train d'attendre au créamtoire ", lâche froidement l'informaticien. La diffusion de ce reportage, lui a permis de "faire la part des choses entre rêve et réalité", dit-il. 

Réapprendre à manger et à marcher  

Denis Grangier, 63 ans, est un autre survivant du Coronavirus. Comme Le, la caméra de Léman Bleu l’avait filmé alors qu’il était encore dans un état critique aux soins intensifs fin mars. Après 10 jours de coma, il se souvient de son réveil. "Autour de moi il y avait des hommes et des femmes qui luttaient contre la mort. C'est ce que j'ai réalisé lorsqu'un médecin a dit: j'aimerai avoir une pensée pour intel qui nous a quitté. Il n'était pas loin de moi. Il ne s'en est pas sorti", se souvient-il d'un air grave. Les jours et semaines qui ont suivi ont été les plus difficles pour Denis. Il a dû réapprendre les choses les plus basiques de la vie quotidienne comme réapprendre à manger et marcher. 

Des tests physiques sont également au programme de ces consultations. Claude-Alain, Denis, et Le reviendront dans 6 mois pour faire un dernier point sur leur situation. Depuis le lancement de ces consultations post soins-intensifs en 2018 près de 200 patients y ont participé.  

Denis Palma