Genève

Débat: un élu UDC appelle les restaurateurs à ouvrir début mars

12.02.2021 19h51 Rédaction

image

Jeudi 11 février, le conseiller national UDC zurichois Roger Köppel a lancé un appel aux restaurateurs pour les inciter à rouvrir leurs établissements dès le 1er mars. Le ras-le-bol du confinement semble se muer en une incitation à la désobéissance civile. Pour en débattre, deux candidats au conseil d’État genevois mais également deux conseillers nationaux: Yves Nidegger (UDC) et Michel Matter (Verts libéraux).

Une démarche irresponsable

Cet appel à la désobéissance ne plait pas du tout à Michel Matter. «Il faut un peu plus de sérieux, c’est complètement irresponsable», assène le candidat Vert libéral. Il souligne l’aspect cocasse de cet appel ainsi que de la pétition lancée par les jeunes PLR et l’UDC pour mettre fin aux mesures sanitaires. «Au Conseil fédéral, UDC et PLR sont majoritaires. Je pense qu’ils peuvent parler directement à Alain Berset.»

Michel Matter soulève toutefois la nécessité «d’entendre le ras-le-bol» et dénonce une politique «deux poids deux mesures», les restaurants d’hôtel étant, par exemple, toujours ouverts pour les clients. «On voit que les restaurateurs ont fait d’énormes efforts et ont investi pour protéger la population», souligne le conseiller national. Si le médecin ne préconise surtout pas un relâchement complet, il soulève des incohérences et espère qu’un geste sera fait. «J’appelle à rouvrir les petits commerces et les installations sportives. Mais pas de là à tout ouvrir et appeler à la désobéissance civile.»

 

Rosa Parks en exemple

Le discours est tout autre du côté d’Yves Nidegger, camarade de parti de Roger Köppel. «Je le soutiens totalement. Si Rosa Parks n’avait pas violé la loi sur la ségrégation, on aurait jamais eu l’occasion de constater que cette loi était anticonstitutionnelle.» Un parallèle pour dénoncer des mesures qu’il juge «arbitraires, disproportionnées et anticonstitutionnelles». Selon le candidat UDC au conseil d’État genevois, il est désormais nécessaire de sortir de la «dictature sanitaire» et de donner un échéancier clair à la population. Il souligne également une politique «au doigt mouillé» avec, notamment, le revirement de position d’Alain Berset entre le 3 et le 11 février. En effet, le conseiller fédéral qui annonçait au début du mois qu’aucun allègement ne devrait être adopté fin février, annonçait le contraire, hier, dans la presse.

Pour Yves Nidegger, l’Etat outrepasse son rôle quand il ne se contente pas d’émettre des recommandations. Il dénonce une gestion de crise qui place la population dans la peur, brisant ainsi le rapport de confiance.

 

Léa Frischknecht