Genève

«Etant infirmière, je me suis isolée pour épargner ma famille»

29.03.2020 16h47 Rédaction

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Depuis le début de la crise, certains soignants se logent ailleurs que sur leur lieu de vie habituel. Il s'agit d'éviter de longs trajets, le passage de frontière, ou encore la contamination de leurs proches. 

Julie est infirmière aux HUG. Elle a décidé de nous parler anonymement pour éviter d’inquiéter ses proches et collègues. Depuis la semaine dernière, elle occupe seule un appartement attribué par les HUG: «Comme je suis chaque jour en contact avec les patients Covid, je sais que je peux être porteuse saine. Je ne voulais pas exposer ma famille».

Solidarité des Genevois

Comme elle, 160 soignants sont logés actuellement en dehors de leur lieu de vie habituel. Des hôtels proches de lieux de soin sont mis à disposition. Les HUG ont aussi fait un appel à logement dans la population genevoise. «L'élan de solidarité a été très important. Nous avons eu près de 200 logements recensés» explique le porte parole des HUG Nicolas de Saussure. Autres gestes en plus des hébergements : les repas de midi sont offerts par des mécènes, et les courses peuvent être livrées à l’hôpital.

La solitude

Une petite soupape pour ces soignants comme Julie. Car elle a vu notamment son métier adapté. D’infirmière en chirurgie, elle est passée à la surveillance des patients hospitalisés: «C'est un stress en plus de d'habitude, car les patients peuvent décompenser très vite.» Malgré le soutien des collègues, tout n’est pas évident. «C'est un métier dans lequel cela fait du bien de parler à ses proches lorsque l'on rentre le soir. Dans ce contexte, c'est compliqué. Je sens la solitude.»

Impossible pour elle de savoir combien de temps elle passera isolée dans cet appartement. L’avancée de l’épidémie a remplacé le décompte classique des jours de la semaine. 

Céline Argento