Genève

Faut-il avoir peur du vaccin d’AstraZeneca ?

16.03.2021 19h16 Rédaction

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Antoine Flahault répondait à nos questions, quelques heures après la suspension du vaccin par plusieurs pays.

Plusieurs pays européens ont suspendu lundi l'utilisation du vaccin d'AstraZeneca, après le signalement d'effets secondaires possibles. Pour l'Agence européenne des médicaments, les avantages du vaccin l'emportent toujours sur les risques. « C’est une situation d’attente, entame Antoine Flahault. Le fait d’observer des effets indésirables, avec un vaccin nouveau et une maladie nouvelle, ce n’est pas quelque chose d’inattendu. » Pour le directeur de l’Institut de santé globale, il n’est pas certain qu’il y ait un lien de causalité entre le vaccin et les effets indésirables, « le mieux est donc de faire une suspension temporaire, pour que les gens ne soient pas inquiets. »

« Il faut faire toute la lumière sur le dossier »

Antoine Flahault précise qu’il y a peut-être des liens et qu’il faut faire la lumière sur ce dossier, « en toute sérénité ». Toutefois, il rappelle que les essais cliniques n’avaient pas montré ces effets et que la campagne de vaccination en Grande-Bretagne, où le vaccin en question a été massivement utilisé, n’avaient pas montré ces effets non plus. « Les Européens continentaux ont vacciné des personnes jeunes, là où les Britanniques ont vacciné des personnes âgées. Il faut donc voir si certaines personnes sont pré-disposées à ce type d’effets, qui peuvent être graves », précise Antoine Flahault. Pour lui, il faut prendre le temps d’analyser la situation. Mais une certaine défiance pourrait-elle se renforcer ? « Il est certain que ce n’est pas le vaccin qui ait la meilleure presse possible. Mais c’est un vaccin important, qui va être fabriqué en millions de doses pour les pays à faibles revenus et moi j’ai beaucoup d’espoir pour que ce vaccin puisse revenir sur le marché, peut-être avec des indications. »