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Hichem Mechichi: «Venir en Tunisie est un acte d’amitié»

09.06.2021 19h23 Rédaction

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Le chef du gouvernement tunisien accorde un entretien spécial à Léman Bleu. Il nous parle de la pandémie, de la campagne de vaccination et surtout des perspectives pour le tourisme dans son pays.

«Permettez-moi d’exprimer toute ma satisfaction d’être ici à Genève», déclare en préambule Hichem Mechichi, tout en soulignant les bonnes relations entre la Tunisie et la Suisse. «J’adore Genève. On se sent bien en Suisse». De passage pour rendre visite à l’OMS et en particulier à son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus, le chef du gouvernement tunisien a lancé un appel à l’OMS: «Nous lui avons exprimé notre inquiétude face à ce que nous constatons comme un déséquilibre en matière de vaccination et d’accès à la vaccination». Pour lui, la Tunisie a encore du mal à sortir de la crise. Une crise aux effets «très néfastes sur la santé et sur l’économie».

Il pointe un regain de tension entre les pays. «Nous ne pouvons être forts que lorsque nous sommes solidaires. Nous ne pouvons pas nous cloisonner alors que le virus continue à circuler. Contrer la pandémie ne peut se faire qu’en collaboration avec tous les pays». Si le programme Covax permet à la Tunisie de recevoir plus de 4 millions de doses de vaccin, Hichem Mechichi indique que son pays n’en a reçu qu’à peine 600’000. Et moins de 20% de la population est vaccinée. «Il y a un effort supplémentaire à faire pour augmenter le rythme de livraison». Le chef du gouvernement tunisien indique aussi qu’il est vacciné au Pfizer. Interrogé sur l’arrivée de doses Astra-Zenecca, il déclare «avoir confiance en ce vaccin.»

Secteur touristique prioritaire 

À propos du tourisme, «on essaye de redémarrer le secteur». Cela passe par la vaccination prioritaire du personnel du tourisme. Pour s’y rendre comme touriste, il faudra être vacciné. «Venir en Tunisie est un acte d’amitié qui sera très apprécié», appelle Hichem Mechichi. 

Diriger une jeune démocratie: «un beau défi»

Dix ans après le printemps arabe et la chute de Ben Ali, Hichem Mechichi souhaite «conserver et renforcer ces acquis» démocratiques. «Rien ne vaut une journée de démocratie comparée à la situation dans laquelle nous avons vécu pendant des années.»

Même si le pays est au bord de la faillite, le chef du gouvernement se veut optimiste et prépare la suite, aussi bien grâce à des réformes qu’aux aides internationales. «Nous restons confiants grâce à la détermination de notre population». Face à la crainte d’une fuite des cerveaux, il souligne que de nombreux Tunisiens reviennent au pays après avoir suivi des formations en Europe: « Il y a de grandes opportunités en Tunisie en matière de technologies, de ressources nouvelles. Cela ne nous inquiète pas plus que cela.»