Hommage à Sempé sur les façades historiques de Genève
Jean-Jacques Sempé, 88 ans, vit à Paris. Restrictions sanitaires obligent, le dessinateur du Petit-Nicolas ne se rendra pas à Genève pour voir de ses yeux l’hommage le plus monumental jamais rendu à son œuvre. Sur les façades du Grand Théâtre, de l’Université des Bastions, le Palais Eynard, le Mur des Réformateurs, les dessins de Sempé vont illuminer les soirées de ces prochaines semaines jusqu’à 23 heures.
Le premier hommage gigantesque à l’artiste
Le coup d’envoi à été donné ce mercredi peu avant 19 heures dans le Parc des Bastions, Philippe Verdier a recueilli les impressions de l’historienne Lucie Rihs, coordinatrice du projet.
“Cela faisait deux ans, que la Société de Lecture de Genève voulait rendre un hommage à l’artiste de son vivant. Le Covid, nous a contraint à abandonner l’idée d’une exposition. Ces derniers mois, face à l’évolution des contraintes, nous avons persévéré en donnant une autre dimension à l'événement. Pour la première fois, l'œuvre du dessinateur se découvre dans un format monumental très inhabituel. Rappelons que Jean-Jacques Sempé, dessinateur de presse reconnu, a souvent vu ses dessins publiés sur de petites surfaces d’imprimés de renoms tels que The New Yorker.”
Le jeu des proportions, symbole de la fragilité humaine
Les derniers ajustements ont permis à la Société de Lecture de Genève de choisir les dessins les plus appropriés aux surfaces. Le Mur des réformateurs étant plus lisse que les reliefs, colonnes et ornements du Grand Théâtre, il supporte davantage les dessins plus détaillés, précise Lucie Rihs.
Cette projection grand format est aussi une occasion de jouer avec les proportions. Les dessins de l’artiste donnent souvent une petite place à l’humain dans son environnement. Cela devient flagrant, avec une projection géante. C’est une jolie métaphore de la fragilité de l’Humain soulignée aujourd’hui par la crise du Covid-19.
Un printemps avec Sempé. Événement libre et gratuit, tous les soirs jusqu'au 7 avril. Actuellement sur les façades du Grand Théâtre de Genève, du Musée Rath, du Palais Eynard (côté parc), d’Uni Bastions, du Mur des Réformateurs et de la Société de Lecture.
Philippe Verdier