Genève

Incendie rue Royaume, que sont-ils devenus?

03.03.2021 18h27 Rédaction

image

Nous vous proposons de revenir sur le terrible incendie qui a ravagé un immeuble à la rue royaume aux Pâquis le 9 janvier. Parmi les 46 personnes évacuées beaucoup étaient des personnes sans papiers logées dans des conditions d’une grande précarité. Que sont-elles devenues ? Comment ont-elles été aidées depuis l’incendie ?  Delphine et Denis Palma. 

Abdelhadi est l’une des 46 personnes évacuées de l’immeuble en feu à la rue royaume. Après 3 jours passé dans l’abri PC de Varambé avec une vingtaine d’autres locataires sinistrés, le trentenaire ne supporte plus ces conditions il quitte les lieux et dort dans sa voiture.  Alerté, l’hospice lui propose alors de loger à l’hôtel. Titulaire d’un permis B, Adelhadi est livreur chez Uber eats. Il paye donc sa chambre d’hôtel : 1200 CHF par mois. 4 semaines plus tard, aucune solution de relogement n’a pu encore être trouvée pour lui.  

Avec ses 6000 CHF de dettes, toute recherche d’appartements à peu de chance d’aboutir pour lui dans une régie. Mais il garde espoir. Avec l’aide de l’hospice générale, cette dette est sur le point d’être épongée, dit-il.  

Eva a trouvé refuge après l’incendie dans un appartement de trois pièces. Avec 3 de ses anciennes colocataires de la rue Royaume, toutes sans statut légal, elles sous-louent cette petite chambre pour 1200 CHF par mois. Un logement trouvé par la débrouille, grâce à une amie de leur communauté. L’hospice général leur a versé 500 CHF à chacune pour les aider dans leur quotidien. Un quotidien compliqué par la crise sanitaire et le travail moins régulier. Mais les filles ne se plaignent pas et ne demandent rien.  Au contraire, elles sont reconnaissantes de l’aide qu’elles ont eu. 

A l’hospice général, on confirme : Les aides au relogement ne fonctionnent que pour les personnes en possession de documents d’identité valables. Sur la quarantaine de personnes évacuées pendant l’incendie, 25 locataires ont été recensé par l’hospice. Aujourd’hui l’institution en aide une dizaine. Pour ceux-là, le processus de relogement s’annonce long et compliqué. 

De son côté, l’Asloca a saisi l’état sur ce dossier ainsi que la justice pour obtenir des dédommagements pour les locataires.

Rui Brandao est coodinateur à l'association de sauvegarde du logement des personnes précaire. Son travail: aider toutes les personnes qui ont des problème de logement avec ou sans papiers. Pour lui, la régie du comptoir immobilier, gestionnaire de l’immeuble, n’en fait pas assez. 

Contactée, le Comptoir immobilier nous a répondu par écrit : 

Dès le lendemain de l’incendie, nous nous sommes mis à disposition des différents acteurs actifs à la résolution de cette situation.

Sur les trois dossiers qui nous ont été présentés, nous avons pu offrir un logement pour une des personnes, et une solution est en voie d’être trouvée pour les deux autres.

 A ce jour nous n’avons pas reçu d’autres demandes, les situations des autres résidents devant être, à notre connaissance, régularisées, avant que nous puissions leur proposer un relogement.

Delphine Palma/ Denis Palma. 

Brigitte Studer : « nous avons été touchés par ce qui est arrivé aux personnes qui vivaient dans cet immeuble. » 

Membre du comité SURVAP, l'association des habitants des Pâquis, Brigitte Studer réagit au reportage ci-dessus : « Nous avons aussi découvert l’état insalubre de cet immeuble avant cet incendie ». Elle en appelle à « des solutions pour reloger les habitants de cet immeuble » et souhaite que la ville ou le canton intervienne dans la vente du lieu.