Genève

« La lutte des zadistes n’est pas finie »

01.04.2021 19h24 Rédaction

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Jacques Dubochet, prix Nobel 2017, a défendu le combat des militants installés sur la Zad du Mormont, évacuée cette semaine. Avant cette évacuation, il avait fait un appel à la non-violence. 

« Tout le monde ne parle que de la non-violence, mais ce n'est pas le problème. Le problème, c’est pourquoi les militants sont là-haut ? Le climat est en folie, le monde se désagrège. » Voilà l’entame (forte) de cette interview du biophysicien Jacques Dubochet. Saluant le fait qu’il n’y ait pas eu de violence lors de l’évacuation, il remercie surtout les zadistes, qu’il soutient.

Valentin Emery lui demandant sa position sur l’avenir du lieu, Jacques Dubochet répond que l’on « ne contrôlera pas le réchauffement climatique en un jour, ça va être un processus qui va durer des années, mais il faut faire beaucoup plus vite que ce que l’on fait maintenant. » Mais en réponse, jusqu’où peut aller la désobéissance civile ? « Notre loi n’est pas efficace, elle ne fait pas le nécessaire (contre le climat, NDLR), alors qu’est on fait ? On dit non ça ne va pas, il faut faire autrement ! C’est ça la désobéissance civile. »

Le combat d’une vie

« J’ai toujours été politiquement actif et dans les mouvements de l’environnement. Mais maintenant vous voyez, je suis à la retraite. » Malgré son âge, Jacques Dubochet espère voir de son vivant le déclic en faveur du climat. « Regardez, Greta Thunberg, c’était il y a deux ans son discours. Imaginez alors, dans deux ans ! » Le biophysicien se veut optimiste : « Tant qu’on peut continuer, ça va. Pour le moment, ça bouge. »