Suisse

Le Conseil fédéral renonce aux bons de 50 francs

13.10.2021 15h47 Rédaction

SCHWEIZ CORONAVIRUS BUNDESRAT PRESSEKONFERENZ SCHWEIZ CORONAVIRUS BUNDESRAT PRESSEKONFERENZ

SCHWEIZ CORONAVIRUS BUNDESRAT PRESSEKONFERENZ Les cantons s'opposaient à la mesure.

Le rythme de vaccination doit s'accélérer avec l'arrivée de l'hiver. Le Conseil fédéral lance son offensive en trois volets. Après consultation, il a toutefois renoncé mercredi aux bons de 50 francs.

Ceux-ci devaient récompenser les personnes qui pouvaient convaincre un voisin, un ami ou un membre de la famille de l'utilité de l'injection. Les cantons s'y sont opposés, estimant qu'une récompense financière ne permettait pas de sortir de la crise.

Selon les données actuelles, 93% des plus de 65 ans et environ 80% des 18 à 65 ans doivent être vaccinés pour pouvoir lever les mesures. Le taux de vaccination actuel des plus de 18 ans est de 71,2%.

Meilleure information

Afin d'augmenter le taux de vaccination, les indécis ont besoin d'informations fiables. C'est pourquoi le Conseil fédéral, en collaboration avec les cantons, prévoit une semaine nationale de vaccination du 8 au 14 novembre.

Les personnes pourront s'informer sur l'efficacité, la sécurité et les effets secondaires de l'injection. Les risques sanitaires et la possibilité de se faire vacciner seront aussi abordés.

Les autorités cantonales et communales organiseront des évènements locaux. De son côté, le gouvernement enverra une lettre à la population pour souligner l'importance de la vaccination. La Confédération prendra en charge les coûts. Une enveloppe de 15,2 millions de francs est prévue.

Unités mobiles

Pour atteindre plus facilement les citoyens, des bus de vaccination supplémentaires prendront la route durant plusieurs semaines et s'arrêteront sur la place du village, sur le terrain de foot, devant les écoles ou les discos. La population n'aura ainsi plus à se déplacer et pourra facilement obtenir des informations ou se faire vacciner spontanément. Actuellement, 50 bus sont en circulation.

La Confédération investira 220'000 francs par véhicule, mais jusqu'à un maximum de 38 millions de francs. Par ailleurs, elle mettra également à disposition 43 millions pour des activités de conseil.

Des conseillers pourront être déployés sur l'ensemble de la Suisse pour répondre individuellement aux questions des personnes encore indécises. Ils pourront être contactés via des discussions de groupe, des contacts personnels ou téléphoniques ou la fonction de "chat" individuel sur les réseaux sociaux.

Investissement durable

Le montant maximal de cette offensive se montera à 96,2 millions de francs. De l'avis du gouvernement, il s'agit d'un investissement durable comparé aux 50 millions de francs dépensés chaque semaine pour les tests.

Par ailleurs, un taux élevé de vaccinés sera bénéfique pour la gastronomie, l'hôtellerie ou les centres de fitness. Il présente aussi des avantages sanitaires. En moyenne, une hospitalisation peut être évitée pour 100 vaccinations et l'occupation d'un lit en soins intensifs pour 250 vaccinations.

(Avec ATS)

Bertrand Kiefer au sujet des mesures fédérales: «C'est un peu tard»

Bertrand Kiefer, rédacteur en chef de la revue médicale suisse analyse les mesures annoncées par le Conseil fédéral.

Sur l’abandon du quatrième pilier de la stratégie de Berne qui visait à offrir 50 francs à toute personne en incitant une autre au vaccin, il estime que l’idée était vouée à l’échec de par une question de justice sociale: «c’était surtout une très mauvaise idée… quand on monétise des actes de solidarités, on ne sait plus où l’on s’arrête».

Quand au reste des mesures, Bertrand Kiefer souligne que les idées sont bonnes, mais se montre déçu jugeant les mesures trop «tardives» et «pas énormes».