Genève

Le tenue des élèves sur les bancs du Grand Conseil

02.10.2020 16h54 Rédaction

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La tenue vestimentaire des jeunes Genevois a défrayé la chronique ces derniers jours, avec «l’affaire du tee-shirt de la honte» au cycle d’orientation de Pinchat. Et la politique s’empare aussi de la question. Faut-il imposer un cadre vestimentaire à l’école ? La question est débattue ce vendredi soir au Grand Conseil, mais aussi sur notre plateau avec les député/es Delphine Bachmann (PDC), Diane Barbier-Mueller (PLR) et Thierry Cerutti (MCG).

«Cette manière de faire les choses est digne d’un autre siècle»

Deux motions sont discutées ce vendredi soir au Grand Conseil autour de la question des tenues vestimentaires à l’école. La première, celle déposée par la Gauche et le PDC. Elle dénonce le dit « tee-shirt de la honte» et invite le Conseil d’Etat à faire cesser ce type de sanction. «Bien évidemment, il y a un cadre à poser. Mais cette sanction, cette manière de faire les choses est tout simplement digne d’un autre siècle», s’indique Delphine Bachmann (PDC), co-auteure de la motion. «Ce n’est pas en humiliant un adolescent ou une adolescente qui serait venu/e avec une tenue inadéquate que nous pouvons lui faire comprendre quel est le cadre que l’école souhaite poser», poursuit-elle. La députée PDC privilégie le dialogue plutôt que la sanction immédiate.

Le MCG souhaiterait imposer une «tenue standardisée» 

Des propos rejoint par le député MCG Thierry Cerutti. «C’est un tee-shirt de la honte pour celui qui le prescrit», lance-t-il. Mais souhaiterait aller plus loin en imposant un type de tenue. C’est la seconde motion discutée ce vendredi soir en plénière. Il propose au Conseil d’Etat d’étudier la mise en place d’une tenue «standardisée» à l’école. «Ce n’est pas exactement un uniforme. Il s’agit que tout le monde adopte un type de tenue – par exemple un jean, un tee-shirt blanc, etc., sans imposer un modèle en particulier», explique-t-il avant d’ajouter: «Avec la société actuelle, les parents n’ont plus le temps d’avoir un regard averti à ce sujet».

Pour Diane Barbier-Mueller, députée PLR, la tenue imposée n’est pas une solution: «l’uniforme, ça demande des ressources que l’Etat devra mettre en plus de son budget», regrette-t-elle. Pour Thierry Cerutti, «ce sont les parents et non l’Etat qui seront impliqués.»

Delphine Bachmann (PDC), est, elle aussi, peu convaincue par l’uniforme à l’école. «Je rappelle que nous parlons d’une période qui s’appelle l’adolescence, dans laquelle les jeunes sont dans la recherche de leur identité, et ça passe aussi par les vêtements.  

«Ce que je regrette, c’est que ce débat soit devenu une question genrée»

Diane Barbier-Mueller (PLR) se montre plus nuancée sur la question. «Il est important que les enfants aient une tenue adéquate. Ce que je regrette avec ce débat, c’est d’en avoir fait une question genrée. Peu importe le sexe; la tenue doit être correcte», souligne-t-elle. «Le tee-shirt existe depuis plusieurs année et ne fait débat qu’aujourd’hui. A la base, il n’était pas question de discriminer les filles, mais d’imposer aux élèves une tenue correcte.»

Vieux comme le monde, le débat de l’uniforme risque de faire couler encore un peu d’encre Les deux motions, elles, seront débattues vendredi soir au Grand Conseil.