Genève

Les commerces tirent la langue mais respirent

02.03.2021 18h33 Rédaction

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Dans cette librairie sur la place du Marché à Carouge, on a retrouvé des couleurs. Depuis lundi, jour de réouverture après un mois et demi de confinement, les clients se sont bousculés. Tout comme après le second semi-confinement, Véronique a même vu plus de monde qu’en temps normal. «Nous avons ouvert vers midi, au début, il y avait peu de monde et j’ai eu peur que les gens nous aient oublié. Mais rapidement, les clients sont arrivés pour un afflux semblable à celui que nous avons connu fin 2020», explique Véronique de Sépibus, gérante de Librerit. «Je n'avais jamais vécu cela.»

Des clients de plus en plus tournés vers le local

Ce constat, la présidente de l’association des commerçants de Carouge le partage. Elle-même créatrice de robes de mariée à Carouge et gérante de sa propre boutique «Comme dans un Rêve», elle remarque que les Genevois se tournent vers le local et l’artisanal. «Il y a comme une prise de conscience. Les gens se rendent compte plus facilement de la plus-value que nous apportons», remarque Béatrice Berthet.  

Bilan mitigé pour le «click and collect» 

Mais reste que la période a été très difficile pour l’ensemble des petits commerces. Alors pour maintenir la tête hors de l’eau, certains ont opté pour le click and collect et la mise en place d’un site de vente en ligne. C’est le cas de la boutique de prêt-à-porter Kattard, mais le succès n’a pas été au rendez-vous. «Les gens préfèrent venir, ils aiment le conseil et le contact. Certaines ont joué le jeu et sont venues essayer des bottes dehors par exemple, mais cela reste marginal», commente Caroline Attard Zullo. «Depuis hier, nous voyons bien la différence, les gens sont de retour.»  

La collection d’hiver sur les bras

Les clients des petites boutiques semblent rechercher le contact et les conseils directs. Alors Catherine Comte, gérante de la boutique Prunelle, a décidé de se passer du click and collect pendant la fermeture. «Cela demandait un travail colossal. De plus, j’ai préféré garder un œil sur mes pièces, je n’aimais pas l’idée qu’elles partent chez des gens pour revenir dans on ne sait trop quel état.»

Pour les magasins de vêtements, le défi principal à surmonter maintenant, c’est la gestion des stocks. Faute à la fermeture, la collection d’hiver leur reste sur les bras. Mais tous n’espèrent qu’une chose; éviter la quatrième fermeture.

Lea Job