Genève

Les médias romands en pleine vague «Metoo»

23.11.2020 19h40 Rédaction

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«Salut bombe sexuelle!» Depuis la sortie de l’article du Temps du 31 octobre 2021 mettant en cause deux cadres de la RTS ainsi que l’ex-présentateur Darius Rochebin, la vague #metoo semble gagner les rédactions romandes. Propos inappropriés, gestes déplacés, abus de pouvoirs: nombreux témoignages sont publiés sur le compte Instagram «Swissmediatoo». 

Des faits qui ne surprennent pas tant l’avocate au barreau de Genève, Annette Micucci. Alors que la vague #metoo a touché de nombreux milieux, il ne semble pas vraiment y avoir de raisons que les médias romands soient épargnés par les scandales. «À l’ordre des avocats, nous avons pris les devants avec un sondage pour connaître les problématiques et trouver des solutions», raconte l’avocate chargée d’un comité traitant des questions de harcèlement dans les études. 

Des témoignages qui tardent souvent à sortir en raison des rapports de hiérarchie selon l’avocate. «Il y a également une peur de dénoncer des choses qui étaient encore courantes il y a quelques temps et qui ne sont plus acceptées depuis 2017.» Selon Annette Micucci, il est essentiel que des structures d’écoute soient mises en place au sein des entreprises ainsi qu’en dehors. «L’important c’est que l’on puisse se confier à une personne de confiance à laquelle on est pas subordonnée hiérarchiquement.»

Gag grossier ou harcèlement?

Comme l’explique Annette Micucci, la loi est claire: très vite, des propos déplacés peuvent être considérés comme du harcèlement sexuel. Elle ajoute que la loi se trouve dans une dimension subjective car tout dépend comment le propos va être perçu par celui ou celle qui l’entend. «C’est l’employeur qui a la responsabilité de prendre toutes les mesures pour protéger ses employés.»

Faut-il considérer cette page Instagram comme un lieu de délation? Pas pour l’avocate. Si les propos dénoncés sur la plateforme peuvent être particulièrement choquants, ils participent, selon elle, à la libération de la parole des victimes.  

 

Léa Frischknecht