Les tirs de régulations sur les cerfs sont reportés
Dans les bois de Versoix, le cerf est bien là. Sa présence affecte la chênaie et les cultures. Pour limiter les dégats, couloirs biologiques, exclos et clôtures électrifiées sont mis en place à de nombreux endroits. "Sans clotûre ici, dans ce champs de colza, on compterait 80 à 100% de dégâts", explique le chef des gardes faune, Yves Bourguignon.
Sa population est en hausse ces 5 dernières années, estimée à 75 individus sur le secteur de Versoix. Jusqu’à 83 cerfs cette année d’après le système de comptage des gardes faune. "C'est la plus grande densité jamais observée", note Yves Bourguignon.
Vers des tirs de régulations ?
C’est ce constat qui a poussé la Commission consultative de la diversité biologique à émettre un préavis positif à des tirs de régulations. Réalisés par les gardes faunes, il s’agirait de prélever un certain pourcentage de cerfs.
L’annonce a suscité une vive réaction, notamment du côté du Safari Club International, où l’on trouve inconcevable de faire tuer un noble cerf par un garde-faune, « comme un renard galleux ». Ce type de prélèvement selon lui revient aux chasseurs. Or la chasse est interdite sur le canton. "Il faut voir le problème de plus haut" explique Antoine Spillmann, président du SCI section Suisse.
Le SCI s’oppose fortement à la construction de clôtures qui réduisent l’habitat du gibier, les confinent dans des espaces restreints et les poussant à faire encore plus de dégâts. "Autoriser la chasse à Genève est une solution et c'est ce message que nous souhaitons faire passer", détaille-t-il.
Cerfs en sursis
Malgré le préavis positif de la commission de la biodiversité, le conseiller d’Etat Anotnio Hodgers a décidé de reporter ces tirs de régulations. Jugés non nécessaires, du moins pour l’instant. "Je voudrais vraiment éviter de tuer des animaux tant qu'on peut se le permettre. Il s'agira de mettre l'accent sur les mesures de protections, les clôtures, les corridors biologiques... mais les tirs de régulations seront l'ultima ratio" explique le Vert.
Hors de question pour Antonio Hodgers d’autoriser la chasse pour ce type de prélèvement. Les cerfs de Versoix bénéficient donc un d’un sursis ; mais si leur population, les dégâts sur la flore et les cultures continuent d’augmenter ces prochaines années, des tirs de régulations seraient alors inéluctables.
Julie Zaugg