Genève

Maudet VS Conseil d'Etat, un expert mandaté

09.12.2020 19h03 Rédaction

redaction

Nouvel épisode dans le bras de fer que se livrent le Conseil d’Etat et Pierre Maudet. Après un premier audit qui prive le ministre désormais indépendant de son département, le gouvernement a officiellement annoncé le lancement d’une seconde expertise afin de faire toute la lumière sur le fonctionnment du département de l’ancien ministre PLR. 

Un premier rapport caduc 

Nous vous le révélions lundi soir: le Conseil d’État projette de lancer après l’audit, une expertise approfondi sur l’état du département du développement économique. Invitée sur le plateau du journal, l’avocate de Pierre Maudet tirait les conséquences de cette annonce: «la décision de retirer son département à Pierre Maudet n’a donc plus de fondement, expliquait Yaël Hayat. Ce premier rapport est désormais caduc». 

La justice donne raison au Conseil d’État 

En conséquence, le conseil d’État va-t-il rendre son département à Pierre Maudet? Le gouvernement s’est prononcé en fin d’après-midi. Pierre Maudet ne récupèrera pas de département. L’exécutif s’appuie sur la justice. Pierre Maudet avait demandé l’effet suspensif de la décision du Conseil d’Etat de lui retirer son département, indique la présidente du gouvernement. Résultat : la chambre administrative a donné raison au Conseil d’État», justifie-t-elle. 

L’ancien juge fédéral Jean Fongallat mandaté 

Le gouvernement a confirmé sa volonté de lancer une deuxième expertise du l’état du département de Pierre Maudet. Elle sera dirigée par l’ancien juge fédéral Jean Fongallaz. « Son indépendance d’esprit, ses qualités humaines sont des éléments importants pour écouter des personnes qui sont en souffrances, en difficultés», justifie la socialiste.  

Une expertise pour aller plus loin que l’audit 

Selon le Conseil, il faut poursuivre les investigations en allant plus loin que le 1er audit pour comprendre le fonctionnement du département du développement économique. « On avait affaire avec l’audit à un diagnostic RH qui n’avait pas d’autre objectif que de ressentir les personnes et de comprendre ce qui se passait en terme de relations de travail dans ce département. Nous nous rendons compte à l’issue de l’audit qui relayait des faits graves qu’il faut aller plus loin », avance Anne Emery-Torracinta. 

L’ancien juge Jean Fongallaz doit rendre ses conclusions mi-février, soit trois semaines avant le premier tour de l’élection complémentaire au Conseil d’État. 

Denis Palma 

«Mauvaise farce», «pantalonnade», Pierre Maudet dénonce l’absurdité de la situation. Interrogé, il déplore de ne pas avoir pu être entendu dans cette affaire et condamne l’acharnement du reste du Conseil d’Etat contre lui: «Dans une démocratie, nous ne pouvons pas avoir six collègues qui se liguent contre un.» Il annonce vouloir se battre pour Genève, dépasser «cette cour de récréation» pour se reconcentrer sur la crise sanitaire que nous traversons actuellement.