Genève

Pour ou contre le droit du sol ?

23.03.2021 19h48 Rédaction

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DÉBAT - D’un côté,  Stéfanie Preziosio Batou, conseillère nationale Ensemble à Gauche, qui a déposé une initiative parlementaire pour modifier la constitution en ce sens. En face, le député au Grand Conseil genevois Murat Julian Alder (PLR). Ils débattent autour de l’ouverture ou non de ce droit. 

Pour la conseillère nationale, ce droit « paraît logique ». La conseillère nationale pense que « la Suisse fabrique des étrangers. On a affaire à toute une catégorie de gens, nés ici mais étrangers ou encore considérés comme étrangers, alors qu’ils sont Suisses ». Elle pointe la longueur et la lourdeur des démarches de naturalisation. Voilà pour l’exposé des motifs. Mais en face, Murat Julian Alder, à des arguments sous le coude : « Il y a des étrangers chez nous qui n’éprouvent pas l’envie de devenir citoyens suisses, ça ne change rien au fait qu’ils sont les bienvenus. » Il considère que depuis 15 ans, « un certain nombre d’efforts ont été faits ». 

Toutefois, ce texte représente un changement de paradigme, ajoutant au droit du sang le droit du sol. Mais Murat Julian Alder ne l’entend pas de cette oreille : « Le droit du sol vient de pays qui ont été des puissances coloniales, ce qui n’est pas le cas de la Suisse. » « Ma proposition c’est de dire : vous êtes né en Suisse, vous avez fait vos études en Suisse, vous êtes resté jusqu’à 18 ans, vous avez donc le choix de devenir Suisse ou non » lui rétorque Stéfanie Preziosio Batou. « Ce que Madame Preziosio propose, c’est une remise en question complète de notre politique d’intégration. Quand on donne la nationalité suisse à quelqu’un, on doit s’surer que cette personne est bien intégrée. Or, si on commence à donner la nationalité, cela va développer le communautarisme comme on le voit dans certaines régions de France et de Belgique » entend-on en face. Le débat n’est pas encore clos , puisque le texte doit encore passer la rampe du Parlement, puis sera soumis au peuple.